Bulles et culpabilisation

Publié le 09 juin 2009 par Poussemanette


J'aimerais revenir sur la campagne de sensibilisation du mois de mars dernier. Naïvement, je pensais que le débat se situait au niveau de son utilité ou inutilité. Non mais quelle andouille je fais, quelle oie, quelle benette (existet-il un féminin pour benêt?). Non non non, le débat s'est d'emblée orienté sur la culpabilisation des voyageurs. Voici maintenant qu'un bête campagne de sensibilisation sensée attirer l'attention sur des gestes simples qui, cumulés, améliorent l'exploitation devient presque infâmante. "De quoi de quoi, on Me dit ce que JE dois faire, JE ne suis plus UN enfant, et gnagnagni et gnagnagna". MOI, JE, face à la vilaine RATP. Oubliés, la communauté, le groupe, la collectivité.
Les bulles ont été détournées. C'est très sain. De la même façon qu'un caricaturiste, un humoriste, détournent un propos ou accentuent une attitude, les tournent en dérision, certains voyageurs se sont approprié ces bulles. La RATP, elle, s'est fait un devoir de les supprimer car elle a un critère de "propreté" à respecter, critère qui lui coûte des points et une amende si l'objectif défini n'est pas atteint. Elle les supprime aussi car ces bulles peuvent contenir des propos agressifs ou grossiers voire illégaux (imaginez une croix gammée ou un appel au meurtre). Elle les enlève donc. Et tout le monde (les médias et d'illustres blogueurs anonymes qui ne connaissent de l'entreprise en général que leur univers douillet en particulier, leur MOI JE) de s'insurger, d'y voir la preuve, de paranoïer, de pleurnicher ou de s'attendrir sur leur nombril.
Par curiosité, je suis allée voir sur google l'expression "culpabilisation/RATP". Il y a de quoi faire. Je vous laisse d'ailleurs le faire, tiens, si cela vous intéresse. Et puis, pendant que j'y étais, j'ai tapé "culpabilisation du gréviste" en général. Là, rien. Ou si peu. A part pour dénier qu'elle existe.
Ces bulles détournées sont-elles culpabilisantes? En voici deux que j'aime beaucoup face au silence des journalistes de médias autorisés et agréés qui préfèrent taper sur la RATP dont elles n'ont rien à craindre plutôt que sur le gouvernement, ce qui peut leur coûter leur place ou les culpabiliser, erf!



On se sent moins coupables, du coup, que l'on soit d'accord on non avec les messages véhiculés. Et pour cause, il ne sont pas culpabilisants. Informatifs. Ils alertent l'opinion. Alors?