Mesure phare du gouvernement pour relancer le secteur automobile, la prime à la casse est victime de son succès. Initialement estimé à 220 millions d’euros par Bercy, son coût sera finalement supérieur a annoncé Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie. En décembre dernier, le gouvernement français avait annoncé un mécanisme de prime à la casse prévoyant le versement de 1 000 euros pour tout achat de véhicule émettant moins de 160 grammes de dioxyde de carbone.
Le dispositif
court jusqu'à fin 2009. Seulement six mois plus tard, l’Etat est déjà engagé à 190 millions d’euros. La prime à la casse, qui a bénéficié en France à 175.000 véhicules, a permis d'éviter un
effondrement du marché automobile français, qui n'a reculé que de 1,4% sur les cinq premiers mois de l'année. Le marché européen a pour sa part reculé de 15,9% à fin avril, selon les dernières
statistiques officielles.
« Ça veut dire que la prime à la casse marche, et c'est tant mieux » a tenté de positiver Luc Chatel sur BFM. Toujours est-il qu’à ce rythme la mesure pourrait coûter 380 millions d’euros à la fin de l’année. On est bien loin du budget initialement prévu. L’Etat français devra donc prévoir des fonds supplémentaires. Exercice difficile dans une telle période.
D’autant plus
que les constructeurs automobiles font pression pour que la prime à la casse soit prolongée, la crise risquant de se prolonger. Luc Chatel a indiqué qu'il étudierait à l'automne avec les
professionnels de l'automobile un dispositif de sortie de la prime à la casse, afin d'éviter un trou d'air début 2010. Voilà qui risque de saler un peu plus l’addition.
Vincent Paes