« Je me suis toujours demandé : “Est-ce toi dans ce livre ?” », s'interroge Burgess. Et si les mémoires ne se vendent pas aussi bien que la fiction traditionnelle, les histoires avaient ce goût d'interdit qui pouvait en faire un véritable succès.
Cependant, le livre serait tombé sous le coup de la Convention européenne des droits de l'homme, et plusieurs personnes évoquées dans le livre auraient pu prendre mal et poursuivre en justice auteur et éditeur. Burgess y est en effet assez cru avec ses souvenirs. « Il s'agit de ce que j'ai vécu et connu lorsque j'étais ado - mes amis, avec lesquels j'ai fumé des joints... des jeux du genre 'tu me montres les tiens, je te montre les miennes' et des trucs dans le placard à balai », ajoute Burgess.
Mais certains peuvent aujourd'hui être devenus membres du parti conservateur, ou avoir une vie de famille, ou être devenus de vénérables grands-parents... Seules solutions : prendre contact avec tout le monde et demander la permission de les évoquer dans le livre. Ou alors, fictionnaliser et dissimuler les noms, afin qu'ils ne puissent pas être identifiés. Mais Burgess ne cède sur aucune des options. Et finalement, il craque et remanie l'ensemble.
Pour apprendre que son éditeur refuse finalement le livre. Et qu'il se mette à chercher une autre maison. Toute la valeur de l'autobiographie se retrouve mise en cause dans cette histoire...