Mais voilà, je n'avais que la quatrième de couverture qui une fois de plus m'a embobinée. Il faut dire que je suis une proie des plus faciles, qui n'attend que ça: être séduite par ses lectures! Et la couverture offrait cette citation: "Tout compte fait je n'ai pas eu de mal à tuer ma mère" puis affirmait: "Le suspense est intolérable: on ne lâche pas "Noir de Lune" avant le tout dernier paragraphe".Que voulez-vous ? J'ai cédé à cette invitation pourtant si grossièrement racoleuse!Je suis d'autant plus déçue que j'ai bien aimé les 3/4 de l'histoire jusqu'à ce fameux dernier chapitre justement que j'ai reçu comme une gifle, comme si l'auteure me laissait tomber et me disait: "Débrouille-toi avec tout ça maintenant et imagine la suite!" J'ai horreur de ça! Comme si l'on m'abandonnait en plein désert! Bon, de quoi s'agit-il?
De l'histoire familiale tragique d'une matricide qui raconte les vingt-quatre heures qui ont suivi son crime : elle vient d'étouffer sa mère qu'elle adore et déteste à la fois. celle-ci est un ancien mannequin très belle mais agoraphobe et méchante qui a malmené toute sa vie son mari et sa fille. Son mari s'est suicidé et sa fille est devenue sa meurtrière.
Ainsi s'ouvre le récit, par cette violence, ensuite on apprend à mieux comprendre Helen,la fille meurtière et on s'y attache. on suit son errance dans son quartier , au milieu de ses voisins trop curieux et indifférents à la fois, dans ses souvenirs, dans ses incertitudes pour le présent. On se demande sans cesse comment finira cette sombre histoire, si la narratrice s'en sortira par une volte-face du récit qui ferait apparaître le vrai meurtrier par exemple (je l'espérais!) ou tout simplement si elle se laissera glisser dans la folie!
Pour être honnête et contrebalancer ce jugement négatif sur un auteur que je ne connaissais pas mais qui a déjà écrit deux autres livres, en particulier "La Nostalgie de l'ange" dont on tourne un film en ce moment, voici ce qu'en dit le "Philadelphia Enquirer":
"Sebold pourrait bien être une héritière authentique d'Edgar Poe, qui ose écrire sur la banalité de la violence, et décrire comment celle-ci voisine avec la normalité, en face de chez nous, noyée dans la brume."
C'est flatteur mais j'ai déjà ouvert un autre livre!