Variations Goldberg : laquelle choisir?

Publié le 09 juin 2009 par Eric Bernardin

S'il est une musique que je ne me lasserai jamais d'écouter, ce sont bien les Variations Goldberg de Bach. Je les ai découvertes il y a plus de 20 ans avec la version de Glenn Gould de 1955. Et je les réécoute toujours avec un plaisir sans fin. Depuis, j'ai écouté beaucoup de nouvelles versions, et dieu sait qu'il y en a : rien que sur MusicMe, une soixantaine est disponible ! Difficile donc, de s'y retrouver. Voici celles que je préfère...
Bien sûr, la sus-nommée : la version Gould 1955. Dynamique, éclatant, joyeuse, impertinente. Ce fut une bombe musicale à sa sortie, car personne n'avait joué Bach comme cela. Et certainement une sortie de l'oubli de ces Goldberg, que seule Landowska avait jouées jusqu'alors ( à écouter par curiosité : c'est émouvant !).
Si l'on reste au clavecin, il faut citer celles de Scott Ross (que je préfère dans les Partitas du même Bach, ou dans Scarlatti) et de Gustav Leonhardt. Mais ma version préférée est de loin celle de Pierre Hantaï : lumineuse, cristalline, vibrante (on dirait un riesling de Moselle !). Enfin un clavecin qui sonne "beau", avec une diction parfaite ! LA référence en clavecin.

Au piano, je ne suis pas vraiment fan de la seconde version de Glenn Gould de 1981, enregistrée peu avant sa mort. Par contre, la version live de  Salzburg de 1959 est une pure merveille. Pas qu'elle soit profondément différente de celle de 1955 dans le style, il y a une tension et une spontanéité  supplémentaires car jouée d'un seul jet (c'est un concert). Hélas, elle n'est pas dispo sur MusicMe. On peut la trouver sur Deezer, mais ce site coupe systématiquement les dernières secondes du morceaux (pour éviter les bonnes copies?) ce qui casse la dynamique des variations. Ceci dit, on trouve le CD pour pas cher (7,95 € chez Amazon par exemple).

Ma version piano "moderne" préférée est celle de Murray Perahia. Beauté, plénitude, précision, avec une montée en puissance irrésistible de la 26ème à la 30ème variation, transfigurant de fait la reprise finale de l'aria. Un grand moment d'émotion !

Il existe ensuite des transcriptions pour un plusieurs instruments : guitare, harpe, orgue, trio ou octuor à cordes, deux pianos...

Je vous conseille plutôt  celle-ci (Trio Broz, trio à cordes) :  c'est très joli, mais peut-être difficile à écouter une heure durant. Il vaut mieux sélectioner certaines plages :par exemple les variations 13, 16 ou 25 qui sont sur un mode mélodico-contemplatif. Lorsque le tempo s'accélère, ça manque de "punch" par rapport à une version clavier.

Vous pourrez écouter tout cela si MusicMe veut bien fonctionner correctement, car hier, lorsque j'ai sélectionné les morceaux, c'était assez aléatoire au niveau de l'écoute...

Cadeau bonus

Les 8 premières variations par Pierre Hantaï