Où en est l'Italie au lendemain des élections européennes ? Fabio Liberti, chercheur à l'IRIS, l'Institut des Relations Internationales et Stratégiques, nous livre les éléments clefs pour comprendre la politique interne et étrangère italienne de demain.
Interrogé peu avant les européennes, ce chercheur de l'IRIS répond à 3 questions majeures... si vous n'avez pas le temps pour la vidéo, voici la synthèse !
1. La procédure de divorce engagée par Veronica Lario, la femme de Silvio Berlusconi, peut-elle avoir des répercussions politiques ?
F. Liberti : Après les premières réactions de façade, reléguant la sortie de la femme de Berlusconi à une affaire privée, les journaux ont alimenté la polémique et les politiques ne peuvent plus se cacher : si des mineurs sont engagés, la justice devra passer...
Berlusconi jouit en Italie d'une très forte popularité avant les européennes, 74%, suite à sa gestion du tremblement de terre à l'Aquila.
En un mot : Berlusconi pas inquiété pour les européennes, mais attention aux répercussions politiques liées à sa procédure de divorce.
Mon avis : Dommage que cette belle popularité ait été entachée de quelques remarques du style... à une vieille femme en pleur disant avoir tout perdu : "pourquoi n'allez-vous pas à l'hôtel..." ou pour ceux qui sont "relogés" sous les tentes à l'Aquila... : "ils n'ont qu'à penser qu'ils font du camping"...
Il s'est avéré que la victoire réelle n'est pas le plébiscite qu'attendait Berlusconi.
2. Quels sont les principaux dossiers de politique interne à l'approche des élections européennes ?
F. Liberti : La gestion de la crise économique : -4%, évolution du PIB prévue en 2009. Dans ce contexte, Fiat fait la chasse aux acquisitions pour atteindre la taille critique (qui serait de 6 millions de véhicules produits à l'année, selon l'expert, contre une production actuelle de 2 millions) et veut racheter Chrysler aux Etats-Unis...
La gestion de la question de la réforme de la loi électorale : rédigée en 2006, appelée "cochonnerie" par son rédacteur, son seul but était d'handicaper la gauche lors de sa venue au pouvoir. Le but a été atteint !
En un mot : Fiat, fer de lance de l'économie italienne. Les cochonneries ne sont pas bonnes pour la santé.
Mon avis : Je ne sais pas trop si l'Italie a vraiment quitté la crise économique, sa croissance n'étant que molle ces dernières années, bien avant que l'on sache épeler le mot crise. Quant à la réforme de la loi électorale, je ne sais pas si je serais en Italie quand elle sera votée ! On en parle, on en parle...
AllPosters.com
3. Quelle politique étrangère pour Silvio Berlusconi ?
F. Liberti :
- Récupérer les relations avec Washington, qui ne sont pas au beau fixe, après ses gaffes et son jeune, beau et bronzé, moyennement apprécié de l'autre côté de l'atlantique...
- Médiateur avec l'Iran : l'Italie partenaire commercial n°1 en Europe de Téhéran.
- Redécouvrir les intérêts de la construction européenne, pour contre-balancer sa disgrâce aux yeux des Etats-Unis.
En un mot : Porte plat de l'Iran et porte chandelle du couple Franco-Allemand.
Mon avis : Comment Berlusconi peut-il être crédible auprès de Obama et Merkel après ses fautes de goût ? Il ne peut pas !
Veronica Lario tient-elle le sort de l'Italie entre ses mains ?