Arrêtées le 17 mars pour avoir commis des «actes hostiles» et pénétré illégalement sur le territoire nord-coréen, , selon Pyongyang, l’américano-coréenne Euna Lee et la sino-américaine Laura Ling travaillaient pour la chaîne télévisée californienne Current TV.
«Nous nous efforçons par tous les canaux possibles d’obtenir leur libération» déclare Ian Kelly porte-parole du département d’Etat américain. «Le procès a confirmé le grave crime qu’elles ont commis à l’égard de la nation coréenne en traversant illégalement la frontière», a, de son côté, commenté l’agence de presse officielle du régime KCNA, à Séoul.
La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avait appelé vendredi Pyongyang à libérer les deux journalistes.
Elle voulait qu’on leur «permette de rentrer à la maison dès que possible». Et Clinton confirmait que Washington envisageait de dépêcher à Pyongyang l’ancien vice-président Al Gore, président de Current TV, pour plaider en leur faveur.
On se rappelle que Washington a obtenu la libération de deux ressortissants dont un jeune homme soupçonné d’espionnage et le pilote d’un hélicoptère militaire, abattu après être entré dans l’espace aérien nord-coréen, dans les années 90.
Amnesty International avait récemment douté que les deux reporters bénéficient d’un procès équitable. Représentant les intérêts américain en Corée, l’ambassadeur de Suède, Mats Foyer, a pu rencontrer les journalistes à trois reprises.
Pour se rendre en Corée du nord, l’un des pays les plus fermés au monde, les journalistes doivent être munis d’un visa spécifique, très rarement accordé, et sont étroitement surveillés lors de leur séjour.
Ce serait pour faire pression sur Washington et pousser la nouvelle administration Obama à des discussions directes que le régime voudrait utiliser les deux journalistes comme monnaie d’échange. Ces condamnations surviennent, de plus, dans un contexte de graves tensions internationales depuis le deuxième essai atomique nord-coréen.
La Corée du Nord a en effet procédé le 25 mai à un nouvel essai souterrain, condamné par l’ONU, avant de lancer une série de missiles de courte et moyenne portée et d’annoncer n’être plus liée par l’armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.
Le pays pourrait se retrouver sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, alors qu’il avait été radié en octobre 2008.