NiL éditions
390 pages
Résumé:
Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand: le "Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour et d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...
Mon commentaire:
Sitôt la dernière page tournée, j'avais envie de relire ce roman épistolaire exceptionnel. Pour moi, il n'en est rien de moins. Il est arrivé dans ma vie pendant un moment difficile. Il m'a permis de faire une escapade ailleurs, de rencontrer des personnages intéressants et de rire. Je l'ai emprunté. Je compte bien me l'acheter. J'ai passé des heures magnifiques à Guernesey, une petite île anglo-normande dont je ne connaissais même pas l'existence. Ce roman-bonbon est une lecture à la fois amusante, humaine, aux personnages inoubliables de bonté et de coeur. L'histoire, qui se passe après la guerre, pourrait être tragique. Même si les faits racontés le sont, le roman en est un d'espoir. J'avais envie de noter tous les passages pour les lire et les relire. Ce roman m'a fait pensé à 84 Charing Cross Road. Les lettres échangées sont impertinentes, amusantes, drôles. On a envie de faire comme Juliet, de prendre le bateau et de partir pour Guernesey, retrouver les membres du cercle littéraire.
Tout m'a plu dans le roman. Les personnages, la façon dont Dawsey et Juliet entrent en contact (je rêve moi aussi que quelqu'un m'écrive aprês avoir acheté un de mes bouquins vendus dans une bouquinerie d'occasion!), l'intrigue, les romans, les lettres... Si vous n'avez pas encore lu Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, de grâce, lisez-le! L'histoire plaira à tous ceux qui aiment les livres et la simplicité de la vie.
Un petit mot sur les auteurs du livre. Mary Ann Shaffer a été bibliothécaire et libraire. On le sent dans son roman, l'amour des livres, l'amour des mots. Elle nous parle d'un univers qui nous est cher, nous, les lecteurs. Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est sont premier - et malheureusement dernier - roman. Elle est décédée en 2008, après avoir appris que son livre serait publié. Elle n'en connaîtra pas le succès mais je trouve réconfortant de savoir que son livre comble nombre de lecteurs. Annie Barrows est sa nièce, avec qui elle a écrit le livre. Elle est auteur de livres pour enfants.
Quelques extraits:
"Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu'à leur lecteur idéal. Comme il serait délicieux que ce soit le cas." p.21
"J'adore faire les librairies et rencontrer les libraires. C'est vraiment une espèce à part. Aucun être doué de raison ne deviendrait vendeur en librairie pour l'argent, et aucun commerçant doué de raison ne voudrait en posséder une, la marge de profit est trop faible. Il ne reste donc plus que l'amour des lecteurs et de la lecture pour les y pousser. Et l'idée d'avoir la primeur des nouveaux livres." p.28
"Lire de bons livres vous empêche d'apprécier les mauvais." p.80
"Savais-tu que Wilkie Collins avait entretenu deux foyers avec deux maîtresses et deux nichées d'enfants? Il devait avoir des soucis d'organisation terrifiants. Pas étonnant qu'il se soit adonné au laudanum." p.88
"Qu'est-ce que tu as bien pu raconter à Isola? Elle s'est arrêtée ici sur le chemin du manoir, où elle allait chercher Orgueil et préjugés, et m'a grondée de ne lui avoir pas parlé d'Elizabeth Bennet et de Mr. Darcy. Pourquoi ne lui avait-on pas dit qu'il existait des histoires d'amour sans hommes déséquilibrés, sans angoisse, sans mort et sans cimetières! Que lui avions-nous caché d'autres?". p.291
"Toute ma vie, j'ai cru que l'histoire se terminait quand le héros et l'héroïne annonçaient leur mariage. Et, après tout, ce qui est bien pour Jane Austen devrait suffire à tout le monde. Mais c'est faux." p.390