Magazine Cyclisme
Faut-il avoir du caractère pour être un grand gardien de but ? Indéniablement. Mais faut-il en plus être caractériel pour devenir le meilleur ? Il semblerait, à en croire les mésaventures survenues par deux des plus redoutés portiers du football mondial. La première concerne Oliver Kahn, jovial gardien du Bayern de Münich et jusqu'à la saison dernière de la sélection allemande. Jamais avare en coups de gueule et en taquets à destination de ses adversaires comme de ses partenaires, "Olli", dont on aimerait au passage connaître le taux de testostérone, a une réputation justifiée de pitbull des surfaces. Redoutable sur le terrain et en dehors, comme le prouve son dernier fait d'armes, qui lui vaut cette semaine de purger un match de suspension en Ligue des champions. Plus nerveux qu'à l'accoutumé, Oliver s'est en effet laissé aller à lancer un échantillon d'urine au visage du représentant de l'UEFA délégué au contrôle antidopage après le 1/8e de finale remporté par le Bayern face au Real Madrid. Pour l'occasion, le gardien allemand, qui avait eu tout le mal du monde à satisfaire au besoin du prélèvement, découvrait qu'il est parfois plus difficile de commander sa vessie que sa défense… Bref, notre "Olli" tout agacé pétait un câble. Heureusement pour lui, les journalistes de football sont moins à cran en matière de dopage que leurs homologues du cyclisme, où tout comportement jugé "suspect" lors d'un contrôle vaut à l'intéressé l'opprobre si ce n'est la déchéance, et l'anecdote a plus fait rire qu'autre chose dans les rédactions… Autre sortie incontrôlée, celle du "divin chauve", Fabien Barthez, dont on se demande toujours ce que diable il a bien pu venir faire dans la galère nantaise. Passablement contrarié par son but "casquette" encaissé ce week-end dans un match capital pour son club face à Sedan, le gardien du FC Nantes a immédiatement demandé à sortir du terrain, prétextant une blessure à la cuisse, pour rentrer chez lui furax, sans même attendre la fin du match ou passer par le vestiaire ! On imagine la tête du personnel nantais, peu habitué à ce genre de frasques et désorienté dès son arrivée par le caractère imprévisible de l'animal… N'avait-ii pas déjà plaqué ses partenaires au milieu d'un entraînement jugé insatisfaisant quelques jour seulement après avoir débarqué à la Jonelière ? Alors, un peu barjot les gardiens ? Sans doute, mais plutôt drôles, surtout lorsque l'on s'amuse à se pencher sur leurs interviews. Dans un entretien paru début mars dans notre quotidien sportif national Barthez affirmait ainsi qu'il fallait "Positiver, toujours !" et expliquait sa venue à Nantes d'un définitif "Je suis là pour donner." Oui mais quoi, des maux de tête à ses dirigeants ?