Les grands gagnants de cette élection sont d’abords les forces conservatrices, qui, parce qu’elles ont su se montrer unis partout en Europe, réussissent le tour de force de prendre l’avantage en pleine période de crise du système qu’elles … portent !
C’est bien la sociale démocratie qui est en premier lieu sanctionnée, avec son accroche de plus en plus sociale libérale. Cela le PS français et ses équivalents européens ne peuvent qu’en tirer dès aujourd’hui les leçons.
Par contre, si une partie des votes se reportent sur l’écologie (qui semble incarner, et c’est tant mieux, le renouveau), l’autre à plutôt tendance à partir sur la droite traditionnelle plutôt que vers l’extrême gauche, et donc vers l’émergence d’une nouvelle gauche (je parle bien au niveau européen là).
Plus inquiétant encore, les pays où la sociale démocratie s’effondre, ce sont les partis nationalistes ou xénophobes qui font un retour en force (là aussi, on peut noter en France le fort retour du Front National et de Libertas).
Avec un léger relent historique pouvant nous rappeler des heures sombres (crise mondiale, monté des forces de droites dures, monté de l’extrême droite) l’Europe semble chanceler sur ses fondements.
L’union des peuples, à force de les oublier, semble avoir ouvert la boite de Pandore d’un mauvais génie que nous pensions éteint. En privilégiant avant tout le commerce et le libre échange économique (en empêchant de fait la libre circulation des hommes), l’Europe n’a pas donné l’envie de dépasser le cadre que les technocrates lui ont imparti.
Avec le nouveau parlement, même aux jeux des alliances, la politique futures sera extrêmement libérale économiquement parlant et liberticide pour le reste. Les conservateurs, alliés aux centristes démocrates et à l’extrême droite (+ Others) se retrouvent dans une position de force rarement atteinte. Même si une telle alliance est peu probable sur la durée, elle le sera sûrement sur des questions précises comme l’immigration ou la libéralisation économique.
C’est bien le choix des peuples d’Europe de lancer le signal d’une envie de continuer comme aujourd’hui en verdissant un peu. Peur de la crise, replis sur l'ordre. C’est de fait une première victoire de l’économie, au détriment de l’homme, et du capitalisme vert porté par les Hulot et Yann Arthus Bertrand (comme quoi l’écologie c’est transversale, alors envoyons la droite et quelques écolos….).
Le choix des vontants (et non votants) risque de coûter très cher à ceux qui l’ont fait.
(Tous les résultats ici)