Flop Landis ... Officiellement déclassé du Tour 2006 ! Enfin !

Publié le 23 septembre 2007 par Julien Holtz

L'interminable feuilleton Floyd Landis a enfin trouvé son épilogue. Quatorze mois après son contrôle positif à la testostérone lors du Tour de France 2006, le coureur américain a été reconnu coupable de violation aux règles antidopage par la Cour d'arbitrage américaine indépendante (AAA). La décision, prise par deux voix contre une, a été rendue publique, jeudi 20 septembre, par les trois membres du panel de l'AAA, qui avaient longuement auditionné le coureur en mai 2007, à Malibu, en Californie.


Floyd Landis, à l'encontre duquel l'Agence antidopage américaine (Usada) avait ouvert une procédure disciplinaire, est en conséquence suspendu jusqu'au 31 janvier 2009 et perd son titre de vainqueur du Tour 2006. Une première dans l'histoire tourmentée de la Grande Boucle. L'ancien coureur de l'équipe suisse Phonak, âgé de 31 ans, peut toutefois faire appel de cette décision devant le tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne.

"Maintenant, justice est faite, a déclaré sans attendre le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid. Depuis quinze mois, le système a été beaucoup attaqué par les avocats de Landis qui sont allés dans les moindres détails pour trouver la faille." "Le système antidopage fonctionne et pour l'UCI et pour le cyclisme, c'est un bon résultat même si, bien sûr, on regrette toujours un contrôle positif. Mais c'est aussi la preuve que, lorsqu'un coureur fait des bêtises, peu importe qu'il soit le maillot jaune ou la lanterne rouge", a poursuivi le patron du cyclisme mondial.

Son de cloche différent dans le camp Landis : "Cette décision est un coup dur pour tous les sportifs et tous les cyclistes", a réagi le coureur dans un communiqué. "Le fait que le panel suive les recommandations de l'Usada montre que le système n'est pas parfait car l'Usada n'a pas réussi à démontrer les éléments les plus basiques de son dossier. Je suis innocent et nous avons prouvé mon innocence", a ajouté Floyd Landis. "C'est une erreur judiciaire", a pour sa part dénoncé l'un de ses conseils, Maurice Suh.

Pour assurer sa défense, l'Américain avait engagé une batterie d'avocats et créé une fondation pour lever des fonds. Depuis la révélation de son contrôle positif, le clan Landis n'avait eu de cesse de dénoncer des erreurs du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) dans l'analyse des échantillons urinaires du coureur. Les systèmes informatiques du laboratoire ont même été la cible d'attaque afin de décrédibiliser ses résultats. L'enquête, toujours en cours, a identifié que ses intrusions provenaient des Etats-Unis.


PEREIRO DÉCLARÉ VAINQUEUR


Dans son combat contre le laboratoire français, Floyd Landis a également trouvé le soutien de son compatriote et septuple vainqueur du Tour, Lance Armstrong. Plusieurs membres du laboratoire avaient dû se rendre à Malibu pour être entendus par l'AAA. Ils auront su convaincre les juges de l'intégrité de leurs résultats. Surtout, l'analyse rétrospective de plusieurs échantillons urinaires prélevés sur Floyd Landis pendant le Tour 2006 avait également révélé la présence de testostérone synthétique.

Sans attendre l'éventuelle saisine du TAS par le coureur, l'UCI s'est empressé de déclarer Oscar Pereiro vainqueur du Tour 2006. Le coureur espagnol de l'équipe Caisse d'épargne avait terminé 2e, à 57 secondes de l'Américain. Après la Grande Boucle, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) avait dû patienter de longs mois et rappeler à l'ordre plusieurs fois l'Espagnol pour qu'il fournisse une justification médicale à la présence de salbutamol dans ses urines.