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En 1999, Steffi Graf et Andre Agassi remportent, en simple, LE titre à Roland-Garros... et se rencontrent.
Dix ans plus tard, les deux champions ont arrêté leur carrière, mais poursuivent leur action humanitaire à travers «Andre Agassi Foundation» et «Children fo Tomorrow».
La première venant en aide aux enfants en difficulté, la seconde soutenant les enfants victimes de conflits armés à travers le monde.
Le couple aux trente titres du Grand Chelem ( 8 pour André et 22 pour Steffi) se voit proposer huit défis, et à l'issue de chaque "match", le sponsor principal, Longines, versera un don de 10.000 dollars à la fondation.
Les deux légendes du tennis accueilleront ainsi des enfants, qui prendront part avec eux à une exhibition sur un court de tennis.
Hier, Steffi Graf remettait le trophée à la gagnante du simple dames, Svetlana Kuznetsova, qui était opposée à la numéro un mondial Dinara Safina (6-4, 6-2 ) .
Aujourd'hui c'est André Agassi, pour la finale du simple messieurs, qui a remis son trophée au Suisse Roger Federer.
Quelques lignes d'un magnifique entretien entre André Agassi et Philippe Bouin, de l'Equipe, pour mieux comprendre les motivations de l'engagement de ce couple.
Dans les couloirs de l'André Agassi College Preparatory Academy, l'école que vous avez fondée, on ne voit qu'une seule photo de vous. Elle vous montre après votre victoire à Paris en 1999. Est-ce vous qui l'avez choisie ?
- Oui. Je l'ai choisie parce que cette école reçoit des enfants auxquels leur situation fait courir le risque de ne plus avoir d'espoir dans la vie. Or, pour moi, gagner à Roland Garros en 1999, ça a été accomplir l'impossible. ça montre à ces enfants qu'un rêve peut se réaliser et qu'ils doivent rêver et lutter pour réaliser ces rêves.
Pourquoi avez-vous voulu créer quelque chose pour ces enfants ?
- J'ai commencé par aider des enfants en leur procurant des vêtements, un logement, des cours de soutien après les horaires d'école, mais j'ai réalisé que nous n'occupions pas assez leur temps. Nous les aidions quelques heures l'après midi, mais le reste de la journée, ils régressaient. J'ai compris que le vrai changement, c'était de leur donner une vraie éducation. Comme on le dit souvent, il vaut mieux apprendre aux gens à pêcher que leur fournir du poisson. Une école à financement mixte, public-privé, était le meilleur moyen. Avec plus d'heures de cours que les autres. Où les professeurs et les élèves se sentiraient responsables.
Mais pourquoi vouloir tant aider les enfants ?
- Vous ne voulez pas aider les enfants, vous ?
Si, mais il y a une grande différence entre le dire et le faire.
- Moi, j'ai eu la chance d'avoir de bonnes bases. J'ai été gâté par la vie. J'ai obtenu des tas de choses dont je ne rêvais même pas quand j'étais adolescent. Mais je me demandais quand et comment j'aiderais des jeunes, pas "si". Je ne sais pas quoi dire d'autre. J'ai toujours su que je le ferais. Depuis que j'ai dix-sept, dix huit ans...
A ce moment là, on n'aurait jamais pensé ça de vous...
- Et vous allez encore apprendre d'autres choses sur moi bientôt.
Votre carrière de joueur vous a-t-elle aidé autrement que financièrement à bâtir cette entreprise ?
- Le tennis est un sport qui vous apprend à résoudre des problèmes. Vous devez trouver le moyen de négocier avec votre corps et votre esprit pour aller plus loin que vous ne le pensiez au départ. Comment tirer le meilleur de vous-même. ça vous apprend aussi que si vous ajoutez une petite pierre à l'édifice chaque jour, vous pouvez améliorer l'ensemble de votre jeu, de votre condition physique. Pas à pas. Toute montagne est petite. Pas à pas. Si vous étiez venu ici il y a dix ans, vous nous auriez vu pelleter la terre dans le désert... C'était le premier pas.
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De quoi êtes-vous le plus fier dans votre vie : de vos titre, de votre talent ou... ?
- De ça (il balaie l'espace du bras, en montrant le college). Les titres et le tennis, c'était pour ça.
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Allez, au plaisir de vous lire...