De Patrick Swirc, je ne
connaissais que les photos de stars telles qu'on peut les voir dans les magazines et sur son site web. J'avoue que je n'aimais pas trop son style, qui se complaisait dans les leix-communs
véhiculés par la presse sur ses modèles (Ferrara perdu, Audrey Tautou chic, etc.) et dans a photo d'illustration chic. Quelques beaux éclairs mis à part tel ce portrait de Christian
Lacroix, c'est une photographie joliement crade, du négligé travaillé qui m'agace au plus haut point : je sais comment on fait des photos ratées.
Mais pour me faire mentir, Patrick Swirc a livré, tout au long du dernier festival de Cannes, un travail exceptionnel de classe et de pertinence. Publiée dans Libé comme une chronique quotidienne, sa série cannoise
qui a culminé par un stupéfiant portrait iconique de Marion Cotillard est l'un des plus séduisants travail de portrait que j'aie vu depuis longtemps. Distance, respect, mystère, surprise,
profondeur et brin d'humour : tout y est.
De deux choses l'une : soit Patrick Swirc est un enfoiré qui fait ce qui plaît pour gagner sa thune en gardant son talent
pour lui. Soit il vient de rencontrer la grâce. Je ne connais évidemment pas assez bien son travail pour décider de la bonne option, alors j'en choisis une troisième, le
support.
Il est évident que beaucoup d'images perdent à l'impression sur papier presse mais les photos de Swirc ont gagné à
quitter le papier glacé pour l'humble pelure du quotidien. Aux mille hasards qui font une belle image, on
peut en ajouter un ou deux sans que l'aura de l'artiste en souffre.
Bon ben voilà quoi. Chapeau...