Elections : Feu vert pour la droite

Sévèrement battue en 2004, la droite a pris sa revanche hier sur le Parti socialiste. Le fait marquant de ce scrutin européen est la percée des écologistes emmenés par José Bové La majorité présidentielle n’a pas eu besoin de faire un aussi bon score qu’au niveau national pour s’imposer assez facilement dans la circonscription regroupant l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées et le Languedoc-Roussillon. Dirigée par Dominique Baudis, l’alliance entre l’UMP et le NC réunit 26,89% des voix, soit près de deux fois plus qu’en 2004 (15,18%). La liste de l’ancien maire de Toulouse place quatre députés au Parlement européen, n’en laissant plus que deux au Parti socialiste (17,71%). Divisant presque son score par deux par rapport au dernier scrutin (30,85%), ce dernier n’a pas résisté au succès historique d’Europe Ecologie (15,82%) qui arrive notamment en deuxième position à Bordeaux avec 22,34% des voix. «Aujourd’hui, on a des obligations. On ne peut pas en rester là au niveau national», estimait hier José Bové, tête de liste locale de cette alliance qui milite notamment contre la reconduction de Jose Manuel Barroso à la présidence de la Commission européenne. Victime collatérale de cet engouement écologiste, le MoDem ne parvient même pas à un résultat à deux chiffres (8,60%). Réunissant communistes et partisans de Jean-Luc Mélenchon, le Front de gauche s’en contente (8,15%) alors que le FN confirme son déclin (5,93%).
Ils restent
Vainqueur du scrutin de 2004, Kader Arif, malgré sa défaite, se maintient à son poste en tant que tête de liste socialiste. Il continuera à côtoyer Françoise Castex à Strasbourg. A l’UMP, Alain Lamassoure et Christine de Veyrac conservent également leur siège. Passé de l’UDF au Nouveau centre, Jean-Marie Cavada a été réélu en Ile-de-France.
Ils partent
La socialiste Béatrice Patrie ne sauve pas sa place alors que son collègue Robert Navarro ne s’était pas présenté, tout comme l’écologiste Gérard Onesta. Au MoDem, la deuxième position d’Anne Laperrouze ne suffit pas. En quittant le Front national, Jean-Claude Martinez perd son siège et son pari.
Ils arrivent
Tête de liste de l’alliance UMP-NC, Dominique Baudis, ainsi que sa colistière Marie-Thérèse Sanchez-Schmidt, fait une entrée en lice réussie, tout comme José Bové et Catherine Grèze pour les écologistes. Chez les centristes, Robert Rochefort est le seul élu alors que Jean-Luc Mélenchon concrétise le bon score de son Front de gauche.
Guillaume Balout

Encadré : Faible mobilisation

Les résultats d’hier sont à mettre en perspective avec un fort taux d’abstention qui n’a pas épargné le Grand sud-ouest. Avec un chiffre de 55,52%, la circonscription fait moins bien qu’en 2004 (54,40%) mais tire la moyenne nationale vers le haut malgré un taux de 58,09% pour le seul département de la Gironde. En effet, la France fait partie des mauvais élèves de l’Union européenne avec une abstention s’élevant à 59,36% alors qu’il est déjà de 56,61% sur le reste du continent, soit un record après une progression constante depuis trente ans. Un phénomène qui se retrouve aussi en France. De 39,3% en 1979, le taux d’abstention s’est élevé à 43,3% en 1984, a dépassé pour la première fois la barre des 50% en 1989 avec 51,3%, avant de progresser à 57,2% en 2004 et presque 60% aujourd’hui.