Dimanche 7 juin, il n’y avait pas que les élections en Europe. Il y avait également, au Moyen Orient, celle où les libanais élisaient leurs députés. Un scrutin d’une importance considérable.
Le Liban est en effet profondément divisé entre plusieurs de ses communautés : chiites, sunnites et chrétiens. A tel point que la Constitution libanaise est le fruit d’un savant équilibre de rapports de forces entre les communautés.
Le scrutin a mis aux prises la majorité parlementaire antisyrienne menée par la plus grande formation sunnite du pays, le Courant du futur de Saad Hariri, et l’opposition menée par le parti chiite Hezbollah, un allié de la Syrie et de l’Iran.
La clé du scrutin était à chercher dans le résultats de ces alliés de l’Iran qui, s’ils prenaient le pouvoir, auraient pu bien faire basculer un large pan de la région.
Mais le rapprochement avec la Syrie et l’Iran semble avoir été rejeté par les électeurs, qui ont voté dimanche en majorité lors des législatives contre l’alliance formée par le Hezbollah et les chrétiens de Michel Aoun.
En attendant, si les libanais semblaient assez intéressés par la campagne, force est de constater que celle ci a été également violente.
Selon de nombreux témoignages, les débats tendus et les insultes ont fusés. Cette ambiance laissait donc présager que le « dialogue national » censé rapprocher les communautés – et déjà reporté sine die – ne risquait pas de reprendre.
Les partis ont néanmoins appelé les Libanais à “se diriger aux urnes avec calme et responsabilité”, et à “accepter les résultats d’une manière civilisée”. Le Ministère de l’Intérieur a néanmoins annoncé le déploiement exceptionnel de 30 000 soldats autour des bureaux de vote et 20 000 autres à travers tout le pays. Un renforcement militaire déjà bien visible à Beyrouth.