Entre les trop nombreuses heures à tricoter dans les rues de la ville, je continue lentement de vider les boîtes du déménagement. Ma blonde est d'une belle patience. Je crois qu'elle a deviné que je prenais mon temps exprès. Je sais qu'elle sait que ce passage d'une vie à une autre est un moment unique pour moi.
Pourtant, je ne sombre pas dans une espèce de nostalgie malsaine. Je regarde et manipule ces objets, ces livres, ces souvenirs épars et hétéroclites en pensant plus à ce que l'avenir me réserve, qu'à ce que fut mon passé en d'autres lieux.
En fin de semaine, j'ai passé une bonne partie de la journée dans notre nouvelle cour. J'ai fait un peu de ménage, j'ai regardé le vent agiter de grands arbres, j'ai raté le premier Barbecue de la saison et j'ai surtout flâné avec mon nouveau meilleur ami, le fils de mon amoureuse. On a soulevé des roches pour trouver des limaces, on a arraché des mauvaises herbes, on a tondu la pelouse, on a pris notre temps.
Malgré le trafic, les rues barrées, les travaux, les clients qui ont trop bu, je me retrouve dans un nouvel état d'esprit. Je me retrouve à penser au pluriel.
Je m'oublie.
Je vis.
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Je vous invite à allez faire un petit tour du côté du blogue le Passe Mot. Venise Landry y publie une critique touchante de mon dernier bouquin. Je la remercie chaleureusement.