Le résultat des élections européennes, qui se sont achevés dimanche par l'appel au vote des 394 millions de citoyens européens de 18 des 27 pays de l'UE, est contrasté. Globalement, la droite conserve une majorité relative (37%) au Parlement de Strasbourg, mais gagne de nombreux sièges. Le président de la Commission européenne, José-manuel Barroso, soutenu par tout ce compte l'Europe de conservateurs, semble assuré d'être réélu dans quelques mois. Seule bonne surprise, les écologistes auront quelques 60 députés dans le futur parlement européen. Le grand vainqueur est, comme en France, l'abstention (57%). Et rares ont été les commentateurs que les mouvements d'extrême droite avaient retrouvé des couleurs. En France, Nicolas Sarkozy a réussi son pari. L'élection a été correctement "neutralisée". Le corps électoral s'est abstenu (le taux d'abstention dépasse donc les 59%, et l'UMP arrive en tête. Triste record. Les listes UMP-Nouveau Centre ont attiré 28% des votes. Le Parti Socialiste échoue à rassembler plus de 20% des suffrages, en tombant à ... 17% des votes. Martine Aubry en tirera-t-elle la leçon ? Le François Bayrou s'interrogera longtemps sur sa bourde de jeudi 4 juin, quand il accusa à mots couverts Daniel Cohn-Bendit de complaisance envers la pédophilie. Le Modem, jusque là crédité de 11 à 12% des votes dans les sondages, n'a pas franchi la barre des 10%, en frisant les 8%. Les Verts peuvent remercier Daniel Cohn Bendit, Eva Joly, Nicolas Hulot et José Bové. L'alliance, quand elle est complète et motivée, ça marche ! Le rassemblement des écolo a dépassé ses espoirs, à 16% des votes. La liste du Front de Gauche peut également être satisfaite. Elle excède de peu le sacro-saint seuil de 5% des votes. Mélenchon a sauvé le parti communiste en le portant à plus de 6% des votes. Le NPA et Lutte Ouvrière s'interrogeront sans doute sur leur stratégie isolationiste. La politique n'a d'intérêt qu'en étant utile. On notera, puisque le Figaro et TF1 ne le feront pas, que plus des deux tiers des suffrages exprimés se sont portés sur des listes opposées à Nicolas Sarkozy (et sans possibilité d'alliance éventuelle si le scrutin étaient à deux tours): gauche, Modem, Front National. Qui continuera d'appeler "majorité présidentielle" les représentants au parlement français d'un camp qui pèse moins que 30% des suffrages ? Sur France 2, dimanche soir, Rachida Dati s'est félicitée du succès "historique" de la droite (depuis 1979). François Fillon, vers 20h20 a centré son discours sur le résultat de l'UMP, louant l'action de la présidence française de l'Union Européenne "sous l'autorité du Président de le République". En 4 minutes de discours, le premier ministre n'a pas prononcé un mot sur le record d'abstention: "J'ai confiance dans le génie de notre nation." Sur les 72 députés européens français, les élus socialistes tomberaient à 14, au même niveau que les écologistes L'UMP monterait à 30 sièges. Le Modem chute à 6 sièges. "Le résultat d'aujourd'hui est une déception" a sobrement commenté François Bayrou peu après 22H. "J'ai pensé qu'on ne pouvait pas séparer les enjeux nationaux des enjeux européens. Je n'ai pas réussi à faire partager ce sentiment et je me suis laissé entraîner dans une polémique excessive qui a troublé". Au final, l'UMP ressort à 28%, le PS tombe à 16,8% talloné par Europe Ecologie (16,2%). Le Front National se redresse, petitement mais réellement, à près de 7%. Un résultat inattendu qui révèle une chose : le coup de barre à droite de Nicolas Sarkozy sur le thème de l'insécurité ne paye plus autant qu'avant. Serait-ce le début de la fin de l'efficacité sarkozyenne en la matière ? Ailleurs en Europe, la droite progresse Au sein du Parlement sortant, le PPE disposait de 288 sièges, soit 36,6%. Les écologistes devrvraient progresser, en passant de 43 à 60 sièges. Le groupe socialiste reste scotché sous la barre des 300 sièges (27% dans le parlement sortant) et perdre quelques plus de 70 sièges. En Allemagne, le SPD