Sorti en 2008, le diptyque MESRINE réalisé par Jean-François Richet et produit par Thomas Langman a passionné les foules tout comme les frasques de Jacques Mesrine à l’époque. Incarnant le célèbre truand, Vincent Cassel nous prouve une nouvelle fois qu’il est l’un des tous meilleurs acteurs de l’histoire du cinéma français. J’ai visionné les 2 opus (que je n’avais pas vu au cinéma...) ce week-end au format blu-ray (envoyé gentiment par Universal Pictures Video France) et voici donc mes réactions à chaud... Pour info, les 2 films sortent en DVD et Blu-ray respectivement le 17 juin et le 1er juillet prochains.
L’INSTINCT DE MORT :
Ce premier chapitre est directement inspiré de “L’instinct de mort”, ouvrage écrit par Jacques Mesrine lui-même à l’époque. On y découvre la sombre ascension du personnage depuis son retour de la guerre d’Algerie. Les événements s’enchaînent, de son premier braquage à son évasion d’une prison haute sécurité du Canada en passant par sa sulfureuse vie de famille et son intégration dans la “mafia” parisienne. Vincent Cassel est magistral dans son interprétation et son changement physique au fur et à mesure de l’histoire. L’action n’est pas en reste avec quelques phases musclées voir sanglantes. Les événements qui ont marqué la première partie de vie de Jacques Mesrine se déroule avec rythme mais sans surprises. Bien sûr tout le monde connaît un tantinet l’histoire de l’ennemi public N°1 de cette époque même si on apprend des détails intéressants sur sa vie de famille ou ses différentes rencontres.
L’ENNEMI PUBLIC N°1 :
Le réalisateur (Richet) aurait presque pu se contenter de ce deuxième opus qui se tient presque à lui seul. Mais “L’instinct de mort” est là aussi pour nous amener le personnage, sa psychologie, ses motivations depuis son traumatisme Algérien. En tous cas, dans “L’ennemi public N°1 nous voilà dans le vif du sujet : entre évasions musclés et casses punchys l’action ne s’essouffle pas et les évènements de cette deuxième partie de vie de Mesrine s’enchaînent avec frénésie. On peut regretter une progression un peu plus décousue, comme si Richet voulait tous dire sans approfondir. On se dit alors que 2 opus ne suffirait pas à aller au fond des choses tant la vie de Mesrine est riche d’évènements. C’est alors qu’on se demande si le réalisateur n’aurait pas dû s’attarder sur une période seulement de sa vie. Après, c’est un choix. Quoiqu’il en soit, la plupart d’entre nous a une envie de connaître les moindres détails de la vie de ce complexe personnage. Cet épisode se clôt comme tout le monde le sait (je n’en dit pas plus car certains ne le savent peut-être pas finalement) après s’être attardé sur l’aspect ultra-médiatique de Mesrine avec lequel il jouait sans cesse. Cassel est encore plus magistral ici avec une transformation physique toujours plus impressionnante (+20kg!).
Les 2 épisodes se suivent bien sûr naturellement même si le deuxième se tient quasiment tout seul mais ce dyptique apporte un bon rythme à cette narration de la vie de Mesrine avec ses multiples chapitres alternant entre braquages, évasions, amis et amours. La “vraie” vie de Mesrine était comme cela, le film le dépeint ainsi même si comme dans tous faits judiciaires des détails restent flous et sont ici, adaptés par Langman et Richet et qui nous proposent la version des faits la plus probable.
Techniquement, les 2 blu-rays sont du même acabit, proposant une image au piqué de grande qualité avec des contrastes profonds et une luminosité à toutes épreuves. La colorimétrie est plaisante également et malgré la noirceur du film nous propose des teintes diverses en fonction des événements : des couleurs vives et chaleureuses au Canada ou des lumières violaçées dans les scènes de boites de nuits. Que ce soit avec une grande profondeur de champs dans les paysages (Monument Valley au USA) ou avec une précision accrue dans les gros plans de personnages, ces 2 blu-rays nous comblent.
Sans être si explosive qu’on aurait pu l’attendre, la bande-son DTS HD Master Audio 5.1. nous propose un frontal puissant valorisant les nombreuses scènes de dialogues parfois houleuses. La spatialisation est discrète mais fait son effet dans les nombreuses scènes d’échanges de coups de feu. La musique quant à elle, sert bien l’action se déployant sur les 5 enceintes avec panache.
Tout comme les gens qui ont vécus les frasques de Mesrine à l’époque, on se surprend à hésiter entre dégoût et admiration face à la vie d’un homme hors-la-loi mais défendant certaines convictions humaines. L’excellente interprétation de Vincent Cassel y est certainement pour quelque-chose. Quoiqu’il en soit, les deux films dépeignent avec précision la vie de l’ennemi public N°1 le plus médiatisé de l’histoire de France. On peut regretter toutefois peu de surprises et finalement un déroulement plutôt classique des événements. Mais on peut dire ce que l’on veut, il faut saluer la qualité des interprétations et de la réalisation de Mesrine et un portage en HD qui lui fait honneur.