LES MYSTERES GLORIEUX
médités le mercredi et le dimanche
La contemplation du visage du Christ ne peut s'arrêter à son image de crucifié. Il est le Ressuscité! Les mystères glorieux célèbrent le triomphe du Christ sur le pouvoir des ténèbres. Saint
Matthieu, un des douze apôtres, ancien collecteur d'impôts, raconte avec détails les habitudes de vie en Palestine et il cite abondamment l'Ancien Testament pour démontrer que Jésus est bien le
Messie attendu, le Roi de Juifs, celui qui accomplit les Ecritures. Il tient son symbole : l'homme, de ce qu'il commence son témoignage par la généalogie de Jésus. Avec un grand souci
pédagogique, il propose une catéchèse en chapitres bien organisés : cinq grands discours puis la Passion. Et il fait découvrir l'Eglise, avec la conscience qu'elle est le véritable Israël, le
peuple de Dieu qui portera du fruit. Nous revivons ici la joie de ceux à qui le Christ s'est manifesté, et la joie de Marie. A la gloire qui, par l'Ascension, place le Christ à la droite du Père,
elle sera elle-même associée par l'Assomption. Enfin, par son Couronnement elle brille comme Reine des Anges et des Saints. Au centre de ce parcours glorieux du Fils et de sa Mère, la Pentecôte
montre le visage de l'Eglise comme famille unie à Marie, ravivée par l'effusion de l'Esprit et prête pour la mission évangélisatrice.
Piero della Francesca. 1450-1463.
La Résurrection
Matthieu 28, 5-6
...je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. II n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait
dit.
Petite méditation sur l'événement
La Résurrection de Jésus-Christ est le fait capital de l'histoire. Sur ce fait repose le christianisme. Il est ressuscité ! Tel fut, au matin de Pâques, le cri de ralliement des disciples. Cette
profession de foi, ils vont la sceller de leur sang. Les onze à qui Jésus se fait voir reconnaissent Jésus vivant. Pendant quarante jours, ils pourront converser avec lui, le toucher, manger en
sa présence. Seul Matthieu, parmi les évangélistes, a tenté d'évoquer la Résurrection, sobrement et discrètement, à partir du témoignage des femmes à qui l'ange apparaît, mais il s'abstient de
décrire la Résurrection même, mystère qui s'est déroulé sans témoin. L'ange confie aux femmes un message pour les Apôtres. Jésus lui-même vient à leur rencontre et leur réitère le même ordre.
Avec la chapelle de la rue du Bac
La Résurrection du Christ est le message central de notre foi. Nous la professons dans le Credo, ainsi que
la résurrection des morts. A la chapelle, la présentation à la vénération des fidèles du coeur de saint Vincent, des reliques de sainte Louise et du corps de sainte Catherine, retrouvé intact en
1933, nous interpelle sur les fins dernières auxquelles nous sommes destinés. Avec saint Paul, osons dire dans l'espérance : « Ô mort, où est ta victoire ? ».
Des grâces pour maintenant
Que l'espérance, enracinée dans la victoire pascale du Christ ressuscité qui nous révèle le triomphe de la
vie, stimule notre ardeur dans le combat pour la vie.
Philippe de Champaigne, avant 1636
L'Ascension
Saint Luc, le seul évangéliste qui évoque l'Ascension de Jésus, nous la raconte deux fois. Dans son Evangile, le
récit est très bref, il est plus détaillé dans les Actes des Apôtres.
Luc 24, 51
Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel.
Le 40ème jour après sa Résurrection, Jésus apparaît une dernière fois à ses disciples dans le Cénacle, à Jérusalem. Après avoir partagé leur repas, il leur donne rendez-vous au mont des Oliviers.
Jésus a donc refait le parcours de la nuit du Jeudi saint. Quelle distance du Jésus de Gethsémani au Jésus de l'Ascension ! Le premier fléchissant sous le poids d'une douleur telle qu'elle se
manifeste par une sueur de sang ; le second, triomphateur de la mort et de l'enfer, dans une gloire radieuse. La petite troupe dépasse le jardin de Gethsémani et gravit le mont des Oliviers
jusqu'à son sommet. Là, Jésus adresse à ses disciples un solennel adieu, et après une dernière bénédiction, il s'élève majestueusement devant ses disciples prosternés, et bientôt une nuée
lumineuse le cache à tous les regards.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Le dernier geste de Jésus est une bénédiction. Quelle délicatesse! Aujourd'hui, Jésus continue d'envelopper
chacun de nous de la même sollicitude et du même amour que durant sa vie mortelle. A la chapelle, la bénédiction des médailles nous le rappelle. Par ce geste sacré de bénédiction institué par
l'Eglise, nous sommes préparés à recevoir les grâces et disposés à y coopérer.
Des grâces pour maintenant
Jésus est monté au ciel mais il reviendra parmi nous. Au cours de chaque messe, après la Consécration,
demandons avec ferveur le second « avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ».
Icône de la Pentecôte (Novgorod, Russie, fin 15e siècle)
La Pentecôte
Actes 2, 1-4
Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Alors
ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint.
Petite méditation sur l'événement
Après l'Ascension, le moment est crucial : le Christ a disparu, il n'est plus présent visiblement. Avec
Marie et les saintes femmes, note l'historien saint Luc, les apôtres attendent au Cénacle que se réalise la promesse de Jésus. Au bout de dix jours de retraite, le prodige extraordinaire que les
apôtres, les disciples et les Juifs eux-mêmes regardent tous comme un miracle évident, se produit. Un vent impétueux emplit le Cénacle. Des langues de feu apparaissent et se déposent sur chacun
d'eux. Le Saint-Esprit s'empare de l'Eglise du Christ. Ces hommes ordinaires et craintifs se mettent à parler en langues et cessent d'avoir peur, ils proclament sur les places publiques la
divinité de Jésus-Christ.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Une belle mosaïque nous rappelle le souvenir lumineux de l'irruption du Saint-Esprit dans la vie de sainte
Louise de Marillac. Le jour de Pentecôte 1623, en l'église St.-Nicolas-des-Champs à Paris, Louise reçut toute consolation et l'annonce de sa mission. Elle en gardera toute sa vie une dévotion
particulière pour la troisième personne de la Trinité.
Des grâces pour maintenant
L'Esprit-Saint est à l'oeuvre dans l'Eglise et dans nos vies. Qu'à l'exemple des apôtres, transformés
soudainement par la visite de l'Esprit de Dieu, nous devenions des ouvriers infatigables de son règne.
Fermo Ghisoni da Caravaggio, 16° siècle
L'Assomption
Aucun texte de l'Ecriture n'affirme explicitement l'Assomption de Marie, implicitement contenue dans l'Evangile
et enseignée par l'Eglise.
Cf. Apocalypse 12
« Un signe grandiose apparut dans le Ciel »
La dernière demeure de la Sainte Vierge est probablement la ville d'Ephèse. Là, au terme de sa vie terrestre que la tradition orientale appelle dormition, Marie a été élevée en corps et en âme à
la gloire du Ciel. Le corps de Marie n'a pas connu la corruption. Le 1er novembre 1950, Pie XII a proclamé solennellement le dogme de l'Assomption de Marie, participation singulière à la
Résurrection du Christ et anticipation de notre propre résurrection. Ce privilège accordé à la Vierge Marie découle de sa maternité divine. Alors que pour l'homme pécheur, la résurrection ne se
réalisera qu'au dernier jour du monde, pour la Vierge Marie, exempte de toute faute personnelle et préservée du péché originel, la glorification de son corps a été immédiate.
Avec la chapelle de la rue du Bac
C'est ici qu'en 1830 Catherine a vu la Sainte Vierge, « en chair et en os » a-t-elle dit, « vêtue d'une robe de soie blanche aurore ». Elle a reçu de Marie la mission de faire frapper une
médaille dont la diffusion extraordinaire a préparé le dogme de l'Immaculée Conception, proclamé en 1854.
Des grâces pour maintenant
Marie est la première créature à partager déjà la victoire du Christ ressuscité, nous montrant par avance la gloire qui nous est réservée. Demandons la grâce de ne pas passer un seul jour sans
adresser à Marie, notre Mère, une fervente prière et, mieux encore, la récitation du chapelet.
Fra Angelico, 1455
Le couronnement de la Vierge
Marie est Mère du Roi, Mère du Créateur et Mère du Sauveur. Marie est donc Reine.
En 1954, pour le centenaire du dogme de l'Immaculée Conception, le pape Pie XII a institué la fête liturgique de « La Sainte Vierge Marie, Reine », le 22 août. Il ne s'agit pas d'une nouvelle
vérité à croire. En effet, la dignité royale de Marie a de tout temps été formulée dans les documents anciens de l'Eglise et dans les livres liturgiques. L'intention du pape était d'offrir aux
chrétiens une occasion de louer Marie en ranimant la mémoire de cette tradition ancienne à laquelle correspond aussi une importante iconographie. Plus proche de nous, le Concile Vatican II a
rappelé que la Vierge Immaculée, après avoir été élevée avec son corps et son âme à la gloire du ciel, a été exaltée par le Seigneur comme Reine de l'Univers.
Il faut comprendre la royauté de Marie dans l'esprit de l'Evangile, c'est-à-dire comme un service. Marie est une Reine maternelle, puisqu'elle est notre Mère dans l'ordre de la grâce, et une
Reine suppliante qui intercède pour chacun de nous.
Avec la chapelle de la rue du Bac
Par la fresque céleste où règne Marie avec simplicité, par les deux Coeurs de la coupole, brûlants de
Charité, par la Vierge au Globe qui porte avec amour la terre contre son coeur, par la Vierge aux Rayons couronnée et auréolée d'étoiles, ici nous contemplons Marie, associée parfaite de l'Unique
Rédempteur, parfaite associée de l'Unique Médiateur.
Des grâces pour maintenant
Marie n'attend qu'une chose : qu'on lui demande de répandre en nos coeurs les grâces divines. Celle qu'elle
préfère, c'est de nous changer de pécheurs en saints...