Il y a des lendemains d’élection où l’on a la "gueule de bois" alors que l’on n’a pas bu une seule goutte d’alcool. C’est le jeu démocratique, il faut savoir l’accepter et féliciter les concurrents qui ont obtenu plus de suffrages que notre famille politique. Se réjouir également que les consciences s’éveillent pour l’avenir de notre planète. A noter tout de même un chiffre alarmant : les Français dans une large majorité ont boudé cette élection, près de 60% d’abstention ! La tendance de fond exprimée dimanche dernier, doit obliger les politiques à lire attentivement ces résultats et d’agir en conséquence. Les préoccupations environnementales sont fondamentales dans l’esprit de nos concitoyens et ils ont décidé de placer des représentants du mouvement écologiste au Parlement européen afin que l’Europe soit la gardienne de notre bien-être commun. Cependant, aujourd’hui faites ce petit test auprès de votre entourage, voisins ou collègues de travail, et demandez leur s’ils voteront pour les mêmes personnes au niveau national afin de gouverner la France et bien leur réponse est différente de leur choix européen, paradoxe surprenant.
Lors de la soirée électorale au siège du Modem, on ressentait beaucoup de tristesse et d’amertume, c’est humain. Les résultats des élections européennes n’ont pas été la hauteur des espérances des militants et sympathisants du Mouvement Démocrate. Je rappelle que le score du parti socialiste est très faible au regard de ses élus et forces militantes. Je me permets également d’indiquer qu’il n’y a pas de mauvais résultats il y a des mauvaises campagnes électorales. Nous n’avons pas su convaincre les électeurs du bien-fondé de nos convictions. Nous qui avons l’Europe chevillée au corps et au cœur nous n’avons pas réussi à faire passer notre message européen. Lorsqu’on se plante, on se plante, il faut savoir le reconnaître humblement et agir pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Evidemment, certaines mauvaises langues, tout bord politique confondu, se feront une joie de critiquer sans retenue le leader du Modem. Le leader centriste a mené une grande (trop ?) campagne médiatique dénonçant les dérives du pouvoir actuel, c’était nécessaire mais probablement pas lors de cette campagne. Problème de timing. Naturellement, il a une part de responsabilité dans ce score décevant cependant il n’est pas le seul. Un parti politique c’est un collectif qui assume ensemble ses stratégies de campagne avec des têtes de liste pour diffuser le message dans leur circonscription. Reconnaissons également que les militants du Modem se sont drapés dans une forme d’arrogance lorsque les sondages indiquaient des scores à 2 chiffres. Nous avons quelque peu oublié qu’une campagne électorale se joue jusqu’à la dernière minute et que distribuer du jus d’orange et des ballons c’est sympathique mais pas suffisant pour que cette attraction se transforme en un vote ferme et définitif dans l’urne. Défiler avec des tee-shirts orange et distribuer machinalement un tract sans enclencher le dialogue avec les personnes qui reçoivent ce document ne sert finalement à pas grand-chose.
Alors maintenant que faire ? Se ressaisir vite et revenir aux fondamentaux de l’engagement politique :
- Revenir à un vrai travail de terrain en menant des campagnes de proximité et d’écoute, ce que nous avons toujours fait et qui nous a permis d’obtenir l’adhésion de milliers de personnes.
- Proposer concrètement des solutions équilibrées aux maux des Français.
- Préparer activement, lucidement et sereinement les élections régionales qui ont lieu dans 9 mois, c’est demain, c’est tout de suite.