A las cinco de la manana…
And the winner is…
Il ne faut pas etre grand clair pour décrypter les résultats des élections d’aujourd’hui, qui sont l’ exact inverse de ceux de 2004 : le PS et l’UMP ont troqué leurs scores (29%/17%).
Ces résultats sont beaucoup trop tranchés pour qu’on puisse les ignorer. Xavier Bertrand a très justement dit que le vote de ce soir avait sanctionné ceux qui ne parlaient pas d’Europe. Martine Aubry, elle, n’a rien compris à sa défaite, en faisant un discours autiste très largement tourné vers la critique du contexte et du sarkozysme.
La seule leçon à tenir, c’est que Sarkozy est le premier président à ne pas être sanctionné en cours de mandat depuis VGE, avec un score sensiblement proche de celui du premier tour de 2007. En face, il n’y a quasiment que des perdants.
César du meilleur désespoir masculin
Le P.S s’écroule et paye (enfin) l’addition de son immobilisme et de ses divisions.
Autre grande satisfaction : la baffe que François Bayrou a prise. Espérons qu’il ait un électrochoc et se dote (enfin) d’idées et pas seulement de réflexes pavloviens et de postures. La déconfiture de Bayrou s’explique d’ailleurs en partie à mon sens par la controverse qui a agité le plateau d’Arlette Chabot, et qui a favorisé Cohen-Bendit Cohn-Bendit.
Ce dernier pourrait être facilement d’ailleurs être désigné comme le grand gagnant à gauche, mais je crains qu’il ne s’agisse d’une victoire à la pyrrhus. En effet, elle n’est pas capitalisable pour l’avenir, avec une liste patchwork mélangeant des têtes d’affiche aux idéologies peu conciliables.
N’en concluons pas enfin que les anti-européens puissent figurer parmi les gagnants de ce scrutin. Pour la première fois également, les partis anti-européens reculent en influence. Le FN tourne à 6-7%, Le MPF autour de 5%, L.O à 1,6%, etc…. Debout la République échoue à s’imposer face au MPF*. De même Besancenot est mis en échec par le Front de Gauche.
L’opposition à l’Europe et à Sarkozy est donc émiettée et/ou K.O.
Spéculations
En conclusion, ces élections européennes resteront comme un blanc-sein blanc-seing (sic) pour l’UMP et la présidence de la République. La malédiction qui, depuis trente ans, poursuivait le pouvoir exécutif, porté aux gémonies peu de temps après avoir été élu, est rompue. Pour la première fois, je me demande si Sarkozy n’a pas trouvé le secret de la potion magique, celle de la réélection.
Reste que la victoire de Sarkozy est fragilisée par l’absence de réserve de voix à droite dans la perspective d’un scrutin majoritaire. Et à Gauche, la déroute d’Aubry et de Bayrou fait une gagnante par K.O : Ségolène Royal.
Voilà qui relance bien des spéculations pour 2012…
*Au passage, Bayrou et Dupont-Aignant, qui hurlaient au trucage des sondages, devraient s’excuser : les résultats sont tels qu’on les avaient annoncés.
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