Lu sur Courrier international.
Grève du sexe. Les plaisirs de la chair? D’accord, mais la patrie d’abord! Pour contraindre les dirigeants politiques kenyans à oublier leurs rivalités et à œuvrer ensemble pour sortir leur pays de l’impasse, un groupe de militantes a appelé les femmes à la grève du sexe. Cette semaine de boycott a été un franc succès, assurent les organisatrices de l’opération. Seul bémol : un Kenyan les traîne maintenant devant les tribunaux, réclamant des dommages pour le préjudice subi lors de cette semaine d’abstinence. « Dès le début de l’appel à la grève, ma femme a refusé d’accomplir ses devoirs conjugaux, ce qui m’a causé des angoisses et des insomnies », plaide James Kimondo, qui se plaint également d’avoir enduré « maux de dos », « stress », et « manque de concentration ». En ces temps de marasme économique et politique, les leaders du pays doivent avoir d’autres priorités que la gaudriole, estiment les activistes, qui appelaient également les prostituées à refuser leurs charmes.
Une vache en exil. Le cadre de l’affaire? Un petit village de l’Est anatolien, Kadirusagi. L’héroïne? Gülsüm, une vache fugueuse et iconoclaste. La bête en goguette se retrouve dans le jardin de l’école primaire du coin. Là, catastrophe : elle heurte malencontreusement le buste de Kemal Atatürk qui se trouve dans toutes les écoles de Turquie. La direction de l’enseignement national exige une enquête. Le propriétaire de la vache, Mevlüt Kilinç, est interrogé, comme tous les membres de sa famille, rapporte le quotidien Zaman. Inquiet des conséquences de l’incident, notre homme décide d’envoyer la bête « en exil ». Il la revend à un proche d’un village voisin. « Cette anecdote pourrait être comique, écrit l’éditorialiste et écrivain Ahmet Altan dans Taraf, si elle ne montrait pas à quel point les gens de ce pays vivent encore dans la peur. La vache qui a renversé le buste d’Atatürk a été envoyée en exil. Son propriétaire devait craindre qu’elle ne soit fusillée… Ce genre de situation n’existe que dans les dictatures. » L’acheteur du ruminant, lui, n’a pas à se plaindre. Devenue célèbre, Gülsüm a vu sa valeur augmenter ; le prix de ses produits laitiers a triplé et l’on vient désormais de loin pour se faire photographier à ses côtés, note Zaman. Quant au buste d’Atatürk, la direction de l’éducation nationale l’a illico remplacé par un neuf, plus solide cette fois.
Jeudis sans viande. Le jeudi? C’est jour sans viande à Gand. La municipalité belge a décidé de devenir végétarienne une journée par semaine, écrit le site de la RTBF. Objectif : protéger la santé de ses concitoyens, et « sauver la planète ». Les promoteurs de l’initiative se fondent sur un rapport de l’ONU selon lequel la production et la consommation de viande sont responsables de 18 % des gaz à effet de serre. Les restaurants sont prêts à jouer le jeu, soit en proposant chaque jeudi un plat végétarien, soit en bannissant la viande une fois par semaine de leur carte.
Le paintball, école du meurtre. Dézinguer ses adversaires à la peinture rouge ou au laser ? Verboten ! Deux mois après la tuerie de l’école de Winnenden, le gouvernement allemand s’apprête à interdire le paintball et le lasergame, rapporte le Spiegel online. « Pour les tenants de l’interdiction, tirer des cartouches de peinture en parcourant jusqu’à 60 mètres par seconde réduit l’inhibition à commettre de véritables meurtres », écrit l’hebdomadaire. Les Verts, eux, crient à la mystification. « Le vrai problème, estiment-ils, ce sont les millions d’armes qui sont dans les maisons et les clubs de sport. »
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