Chaque saison connaît son lot de déceptions. Des séries qu'on aimait un peu-beaucoup-à la folie qui perdent de leur splendeur et puis d'autres en lesquelles on ne croyait plus mais qui ont définitivement rendu les armes... Y'a-t-il encore un scénariste dans l'avion ?
1. PRISON BREAK (Saison 4)
Malgré une conclusion très correcte, pour sa dernière saison, Prison Break n'a encore pas brillé. On peut dire que l'on est légèrement au-dessus de la saison 3, qui reste définitivement à jeter de bout en bout, mais évidemment, on est très très loin de la qualité de la saison 1, qui restera pour moi un must de la télévision américaine. L'enjeu de la saison, à savoir récupérer Scylla, n'a pas tenu sur la longueur mais il a eu le mérite de renouveller un peu la série dans les premiers épisodes. Ensuite, bien-sûr, on est retombé dans tout ce qui peut faire sa médiocrité depuis deux ans : facilités scénaristiques honteuses, retournements de situation multiples absolument pas crédibles et absence de profondeur dans la psychologie des personnages. Wentworth Miller et Dominic Purcell n'y croyaient plus, ça se sentait à chaque plan, et de bons acteurs comme William Fichtner ou Robert Knepper ont dû inlassablement jouer la même partition au point de faire de leurs personnages des caricatures ambulantes. L'histoire d'amour entre Sara et Michael avait toujours aussi peu de saveur tant les deux acteurs n'ont absolument aucune alchimie. Entre les épisodes ridicules et ceux où l'on s'ennuyait ferme, il n'y a pas grand chose à sauver de cette saison, sauf peut-être les trois ou quatre derniers épisodes, surprenants et presque émouvants. Au final, c'est le soulagement qui domine. Il était temps que cette mascarade s'arrête ! Tous sur les frères les plus cons de la télévision ICI.2. DESPERATE HOUSEWIVES (Saison 5)
Je n'ai plus assez de mots pour exprimer ma déception concernant les wives. Chaque année, depuis trois ans, c'est la même rengaine : mystère fil-rouge prometteur dans son premier tiers, tirant en longueur dans le deuxième puis qui s'achève dans le ridicule absolu dans le Season Finale. Cette année, on a été particulièrement gâté à ce niveau-là avec Dave l'albinos, qui a fait une sérieuse concurrence aux Applewhite de la saison 2. Heureusement pour lui, il avait Edie à ses cotés pour lui donner un peu d'intérêt... jusqu'à ce qu'elle meurt et la série avec. Concernant nos chers personnages principaux, on s'enlise encore un peu plus. Le bond de 5 ans dans le temps n'aura servi strictement à rien, si ce n'est évincer les ados qui ne constituaient pas le plus mauvais des intrigues pourtant. Je l'ai déjà dit et je le répéte : les femmes de Wisteria Lane sont tellement caricaturales à la base que soit on ne les fait pas évoluer et elles nous emmerdent à la longue, soit on les fait évoluer, voire changer, au risque de ne plus reconnaître les personnages que l'on a aimé. Marc Cherry a fait son choix, celui du risque zéro, et il en paye les conséquences aujourd'hui puisque les audiences de la série s'effondrent et que les critiques sont mauvaises dans l'ensemble. Il est certainement trop tard pour se rattrapper et de toute façon, vu la tronche des intrigues lancées dans le Season Finale, aucune remise en question n'est au programme ! Alors la série va mourir plus ou moins lentement et on regrettera éternellement le doux temps des deux premières saisons, où l'on riait et pleurait avec passion... Si vous aussi vous avez une âme de femme au foyer desespérée, c'est par ICI.
3. HOW I MET YOUR MOTHER (Saison 4)
On a souvent comparé How I Met Your Mother à Friends et, même s'il y a quelques similitudes, on en est bien loin ! Friends a attendu sa 10ème et dernière saison pour décevoir (un peu), How I Met s'y est mise dès la saison 3 ! La saison 4 enfonce malheureusement le clou. J'ai plusieurs théories sur cette dégringolade et je m'en vais vous les exposez : 1. CBS a demandé aux producteurs, Carter & Bays, de se diriger vers un format un peu moins feuilletonnant, plus à la Mon Oncle Charlie et The Big Bang Theory, afin de pouvoir plus facilement contenter les téléspectateurs occasionnels de la sitcom. On s'est donc retrouvés avec de nombreux stand-alones cette saison, certains étant réussis et d'autres vraiment ratés. Je pense au Best Burger In New York par exemple, une sacrée deception dès le 2ème épisode de la saison ! 2. Les grossesses simultanées de Alyson Hannigan et Cobie Smulders ont déjoué les plans des scénaristes et les ont empêchés de faire évoluer les intrigues comme ils le souhaitaient à la base, d'où cette fin de saison brouillonne. 3. Ils se sont rendus compte que ce qui faisait l'originalité de la série à la base -la recherche de la "mother"- était aussi son handicap. Difficile de gérer la révélation et ses étapes intermédiaires quand on ne sait pas combien de temps va durer la série. Alors on essaye de faire oublier l'enjeu pendant quelques temps, on revient dessus par intermittences sans jamais faire avancer les choses, ou en faisant croire qu'elles avancent alors que ce n'est pas du tout le cas et manque de chance, les téléspectateurs ne sont pas dupes ! Bref, je vous laisse méditer sur ces théories en attendant la saison 5 qui, je l'espère sincérement, sera la dernière. Il y a encore matière à relever le niveau et s'arrêter à temps ! Je tiens tout de même à préciser que tout n'était pas à jeter cette année et qu'il y a quelques bons épisodes dans le lot quand même ! Tous les Barneyismes sont ICI.4. DEXTER & DAMAGES (Saison 3 & Saison 2) &
J'ai choisi de réunir ces deux séries du câble parce que leurs parcours sont à peu près similaires même si l'une des deux a un an de plus. Ce sont deux excellentes séries, vraiment. Elles sont intelligemment écrites, avec finesse, raffinement et subtilité. Elles sont portées par des acteurs de grand talent, Michael C.Hall et Glenn Close en tête. Les deux premières saisons de Dexter et la première de Damages étaient de tels bijoux que le risque de faire moins bien était énorme et c'est ce qui est arrivé. Rien de comparable avec les déceptions qu'ont pu constituer Prison Break et Despetarate Housewives, on reste à un niveau largement supérieur, mais déception quand même. Toutes les deux ont eu le tort d'introduire de nouveaux personnages vraiment pas à la hauteur de leurs prédecesseurs. Ainsi, le fameux Miguel Prado de Dexter a plombé une bonne partie de la saison 3, par son omniprésence et son intérêt franchement limité. De la même façon, Daniel Purcell a pris trop de place en début de saison 2 de Damages et a fait trop d'ombre aux personnages principaux. Sa soudaine absence n'était pas une mauvaise chose mais elle a contribué à la structure inégale et branlante de la saison. Puis il faut bien avouer que la grande affaire de la saison était loin d'être aussi passionnante que l'affaire Frobisher de la saison 1. Elle manquait d'incarnation et était faussement complexe. La saison 2 de Dexter était au contraire moins complexe que les deux précédentes mais beaucoup plus prévisible aussi. Quoiqu'il en soit, il s'agissait de deux chapitres, de deux pièces d'un grand puzzle, et la suite peut tout à fait relever le niveau. On est face à deux séries d'exception. Si vous vous sentez meurtrier dans l'âme, c'est ICI. Si vous vous sentez plutôt avocat féroce, c'est par LA.
Je terminerai sur quelques mots concernant les nouveautés de l'année qui m'ont déçu alors que j'en attendais un peu voire beaucoup : Harper's Island d'abord, qui arrive avec 10 ans de retard et qui se contente d'aligner cliché sur cliché en reprenant tous les codes éculés des films d'horreur; 90210, le remake de Beverly Hills, qui n'est vraiment pas à la hauteur de la série originale, qui n'était elle-même pas un chef d'oeuvre d'ailleurs mais c'est culte et on ne touche pas au culte ! In The Motherhood, une sitcom qui n'est pas à la hauteur du talent de Megan Mullally, et Cupid, qui me fait me demander si Rob Thomas n'est finalement pas qu'un imposteur (Party Down renforçant cette impression).