<img class="alignleft size-medium wp-image-1156" title="300px-danielcohnbendit20051" src="http://www.delitsdopinion.com/wp-content/uploads/2009
buy cheap cialis/06/300px-danielcohnbendit20051-269×300.jpg » alt= »300px-danielcohnbendit20051″ width= »150″ height= »150″ />Délits d’Opinion : Premier enseignement du scrutin, le résultat de l’UMP qui, avec 27,9 %, s’impose largement en tête.
Jerôme Fourquet : C’est effectivement une belle performance réalisée pour l’UMP. Elle profite de la faiblesse traditionnelle du FN aux européennes, dont les électeurs se déplacent moins aux urnes à cette occasion. La frange de l’électorat frontiste, séduite par Sarkozy en 2007 mais déçue depuis, a préféré se réfugier dans l’abstention plutôt que de protester dans les urnes. Par ailleurs l’UMP était, comme en 2007, la seule liste de droite gouvernementale. Les listes UMP ont pu s’appuyer sur un socle électoral qui voulait démontrer à l’occasion de ces élections son soutien à Sarkozy et à sa politique de réformes. D’un point de vue sociologique, l’UMP a pu compter sur une forte mobilisation des électeurs les plus âgées, moins abstentionnistes que le reste de la population.
Délits d’Opinion : Europe Ecologie, avec 16,3% des suffrages, réalise une excellente performance, au coude à coude avec le PS. Comment expliquez-vous ce succès ?
Jerôme Fourquet : Cette liste a eu un décollage un peu tardif. Mais dans nos deux derniers sondages avant les élections, Europe Ecologie était passé de 7% à 12%. Ils ont mené une campagne de longue haleine qui a été amplifiée par des passages télé positifs. C’est par ailleurs la seule liste à avoir parlé concrètement des enjeux européens. Ils ont bien sûr bénéficié du thème écologique qui demeure porteur. Et cette liste a en outre réalisé un bon casting avec la participation d’Eva Joly et a su recueillir le vote d’un électorat de gauche deçu par le PS.
Délits d’Opinion : Europe Ecologie ravit la troisième place au MODEM de François Bayrou qui avec 8,5 % des voix réalise une contre performance.
Jerôme Fourquet : En effet, une partie de l’électorat du modem, profondément pro européen a été sensible au projet de Daniel Cohn-Bendit. La campagne de François Bayrou avait pourtant bien commencé, comme en témoigne le succès de son livre. Mais le Modem a oublié l’Europe en cours de route et a créé une déception vis-à-vis de son électorat traditionnel. Par ailleurs, les maladresses de fin de campagne, et notamment les critiques à l’encontre des instituts de sondage ont témoigné d’une fébrilité qui s’est révélée nuisible.
Délits d’Opinion : Enfin, il y a bien sûr, le résultat très décevant du PS qui avec 16,5%, est talonné par Europe Ecologie. Le parti va-t-il entrer dans une zone de turbulence ?
Jerôme Fourquet : Il est encore trop tôt pour le savoir. Mais il est certain que c’est une défaite collective. Le PS est entré tardivement dans la campagne. Il n’a pas occupé le terrain écologique et s’est fait déborder sur le créneau contestataire. L’anti-sarkozysme s’est en effet dispersé sur plusieurs listes. En 2004, le vote sanction avait profité essentiellement au PS. mais cette fois-ci le PS n’a pas su cristalliser l’impopularité de l’exécutif.
Propos recueillis par Frédéric Pennel et Matthieu Chaigne