Dernier jour, déjà pour ce festival qui tient toutes ses promesses. Cette fois-ci, pas de tour à la fourrière, mais tout de même un détour par le parc Joan Miro, sous lequel se trouve la fourrière, mais la raison en est beaucoup plus agréable, puisqu'il y a tout un tas de concerts annoncés. Et de ce fait, c'est Bowerbirds qui nous accueillent à notre arrivée sur les lieux.
Quatuor mixte (3 mecs / 1 fille), c'est de la pop-folk très belle, parfois senssible, parfois franchement légère, mais ce n'est jamais anodin. Au contraire, c'est souvent racé et élégant : des chansons comme "In Our Talons" ou "Hooves" laissent peu de doute sur le talent de ces jeunes gens, la beauté de la voix de Phil Moore, et le côté gentiment bricolé des chansons leur donne un charme fou. Le cadre est en plus totalement adapté, avec les palmiers, le petit vent pour rafraîchir l'atmosphère...Pas loin du paradis tout ça !
Le MySpace de Bowerbirds
La chronique du disque de Bowerbirds sur POPnews
Le déplacement pour voir Crystal Stilts n'est pas spectaculaire, au contraire du changement d'ambiance et d'atmosphère. Avec les gars de Brooklyn, on est en plein psychédélisme et aspirations Velvet Underground. Pour autant, l'ambiance n'est pas totalement plombée, le public étant extrêmement proche de la scène et le claviériste très bavard. Sans être un fan de leur musique, le set se tient très bien, avec quelques bons moments de poussées sonores un brin macabres. Pas mal du tout, vraiment...
Le MySpace de Crystal Stilts
La chronique de "Alight of Night" sur Des Oreilles Dans Babylone
Mais déjà pas de temps à perdre, puisque de l'autre côté ou presque de la ville doit jouer Alela Diane dans l'auditorium. Bon un tour de métro (oh, bonjour les Yo La Tengo !), une boisson chimique (dont le colorant E447, mon préféré) après et on peut enfin poser son derrière dans la salle climatisée de l'auditorium. Bon, elle a déjà commencé à jouer, mais je l'ai vue récemment donc ça va, je ne me plains pas. Elle est là pour présenter "To Be Still", et sa prestation est au-delà de tout reproche. Elle a les cheveux courts et son bassiste est un "showman" de la quatrième dimension (accessoirement, c'est son copain), mais pour le reste, je renvoie à mes précédents compte-rendus. Le cadre était quand même un écrin superbe, il faut le dire, et vus les applaudissements, soit elle va vendre des camions de disques, soit il n'y avait que des français.
Le MySpace de Alela Diane
Le compte-rendu du dernier concert à Bordeaux, la chronique de "To Be Still".
Et l'enchaînement, une fois de plus laisse rêveur et fait la réputation du Primavera : au choix, Chad VanGaalen sur la Rockdelux ou Shearwater. Ce sont ces derniers que je vais voir, en compagnie de Julien, grand fan devant l'éternel. Et là, j'ai compris le pourquoi de ceci, car la prestation (bien que trop courte, hélas, mais ça ne dépend pas d'eux...) a été magnifique. Musiciens d'un talent fou (qui s'échangenet les instruments avec naturel) au service de chansons souvent poignantes, en tout cas toujours avec cette beauté qui effleure...Superbe, et Jonathan Meiburg a vraiment un talent fou.
Le MySpace de Shearwater
Chronique de "Rook" sur POPnews
Un petit crochet rapide par The Jayhawks, americana sympa mais très old-school, qu'a dû écouter en boucle Neal Casal (pas déplaisante au demeurant !), puis Herman Düne le temps d'une chanson, mais il faut aller se placer pour Neil Young.
Et le plus très jeune Canadien a assuré un gros set, en forme de best-of friandise pour les fans, alternant grosses pulsions électriques, dont un "Hey, Hey, My, My" en deuxième position, un "Rockin' in the Free World" du tonnerre, "Cinammon Girl", "Everybody This Is Nowhere", quelques pépites folk dont il a le secret ("Old Man", "Heart of Gold", "The Needle and the Damage Done") mais surtout, le public est au taquet, s'époumonne sur presque chaque chanson, et la légende que nous avons sous les yeux n'a rien de la vieille rockstar décatie qui vient cachetonner. Toujours capable d'attaquer à la guitare, le concert reste nerveux et atteint (à mon goût) un pic d'intensité sur "Down By the River". Un rappel et une reprise plus tard ("A Day in the Life" des Beatles, terriblement adaptée à son répertoire) et le concert se referme, un peu court (1h30) mais avec le sentiment que Neil Young n'a rien perdu de sa vigueur. En plus, j'ai appris durant le concert que les Girondins de Bordeaux étaient champions de france de foot, alors ;-)...
Le site officiel de Neil Young
Après, ce fut un peu l'errance. Un bout de Liars (pas du tout aimé) et une migration vers Deerhunter, que je ne connaissais pas mais qui me séduit agréablement, entre noise, shoegazing et post-punk. Pas de titres en particulier, mais une envie de pousser un peu plus loin avec le groupe.
Le MySpace de Deerhunter
Après l'achat de haute lutte d'une crêpe, il est plus que temps de continuer notre tournée du troisième âge du rock, avec les toujours verts Sonic Youth. Bon, ils étaient clairement en promo de leur nouveau disque, "The Eternal", puisqu'ils en ont joué 7 titres. je n'ai pas été franchement emballé par leur prestation, je dois dire : c'est parfaitement exécuté, les digressions et attaque sonores sont bel et bien là, tombent juste, mais il y a un truc dans l'imagerie du groupe qui me chiffonne. Pas spécialement la tenue de mère maquerelle de l'indie-rock de Kim Gordon, mais un sentiment plus général, de voir un set finalement très calculé sous ses airs de brûlot.
Le MySpace de Sonic Youth
De toute façon, il commence à devenir dur de résister à la fatigue, légitime. Mais c'est surtout une immense satisfaction qui prévaut à la fin du festival ! 23 concerts, pas mal de découvertes pour ma part, des prestations parfois immenses, une organisation au poil (ou presque) et l'envie de remettre ça au parc du Forum de Barcelone. Bref, hâte de voir ce que les organisateurs nous réservent pour l'année prochaine, mais ce sera sûrement énorme !
Le compte-rendu du jour 1
Le compte-rendu du jour 2