Un petit enfant âgé de 7 mois est mort à cause des Israéliens qui lui ont refusé la possibilité de sortir de la bande de Gaza pour suivre un traitement médical à Jérusalem-est. L’association de défense des Droits Humains Al Mezan appelle à la levée immédiate du siège sur Gaza.
Un petit garçon âgé de 2 ans, nommé Feras est également mort récemment à cause du blocus israélien - Photo publiée sur Palestine Telegraph
À environ 7h30 du matin le 3 juin 2009, Zein Ad-Din Mohammed Zu’rob âgé de sept mois est mort dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital européen de Gaza à Khan Younis. Le personnel médical de l’hôpital a rapporté à Al Mezan que le petit garçon était mort en raison d’un arrêt du système respiratoire et du coeur. Selon l’enquête d’Al Mezan, la famille de Zein avait obtenu une recommandation médicale pour que celui-ci aille suivre un traitement médical à l’hôpital Al-Maqasid à Jérusalem-est pour une durée de 30 jours à compter du 18 mai 2009.
Le 20 mai 2009, la famille de Zein est allée à la représentation d’Al Mezan dans Rafah où ils ont autorisé cette association à prendre en main leur cas et et à les assister pour obtenir un permis afin que l’enfant et sa famille aillent à Jérusalem. Les forces israéliennes d’occupation (FIO) n’ont pas répondu aux demandes faites à ce sujet jusqu’au 3 juin 2009.
Les bilans médicaux attestent que Zein souffrait d’une grave infection des poumons, ce qui a eu comme conséquence un asthme bronchique et une faiblesse générale de croissance. Les médecins de l’hôpital européen de Gaza ont fait savoir que la cause principale de la détérioration de l’état de santé de l’enfant était une infection avec un kyste pancréatique. Ils ont expliqué que les hôpitaux dans la bande de Gaza n’avaient pas les moyens de réaliser les contrôles nécessaires et qu’il fallait viser l’hôpital Al-Maqasid à Jérusalem pour les contrôles et traitements requis.
L’organisation Al Mezan a suivi ce cas avec la famille, en coopération avec « Physicians for Human Rights-Israel » (PHR-I) qui est entré en contact avec le « Israeli District Coordination Office » (IDCO) au poste frontière d’Erez. La réponse de l’IDCO a été qu’ils n’avaient pas reçu de demande d’une permission pour que l’enfant traverse Erez à destination de Jérusalem. Le centre Al Mezan d’Al a alors pris contact avec le personnel administratif palestinien de coordination du district de Gaza, qui a répondu qu’une demande avait été envoyée pour l’enfant le 25 mai 2009.
Ceci est révélateur du grave problème généré par la bureaucratie complexe à laquelle font face les Gazans qui doivent quitter Gaza pour suivre des soins en Israël ou en Cisjordanie. Ils doivent quitter Gaza par l’intermédiaire du poste-frontière d’Erez. Seuls des malades souffrant de conditions incurables à Gaza ont droit à une autorisation. Mais l’envoi et le traitement de leur demande prennent de longues périodes et manquent d’un efficace mécanisme de suivi. Beaucoup de patients meurent alors qu’ils sont en train d’attendre une réponse à leurs demandes de pouvoir quitter Gaza.
Selon les informations dont dispose Al Mezan, plusieurs des personnes malades qui ont sollicité des permis de transit par la frontière d’Erez avaient été informés que leurs demandes n’étaient pas prises en compte, bien que le bureau de liaison palestinien ait envoyé leurs requêtes les jours, voir les semaines qui précédaient. Les patients doivent alors se remettre à attendre jusqu’à obtenir une réponse. Après avoir changé leur rendez-vous à l’hôpital situé en dehors de de Gaza, ils renouvellent leur demande pour un laisser-passer, perdant de ce fait un temps précieux à attendre un retour qui peut être positif soit négatif.
Les rapports d’Al Mezan prouvent également que la réception d’un permis de sortir de Gaza par Erez ne signifie pas nécessairement que les patients concernés seront autorisé à partir. Les FIO retiennent beaucoup de patients disposant pourtant d’un permis, les fouillant et les interrogeant, et profitant de leur besoin de pouvoir sortir pour des raisons médicales pour faire pression sur eux afin qu’ils collaborent et livrent des informations sur les activités de la résistance dans la bande de Gaza. Beaucoup de malades palestiniens sont morts après que les FIO les aient obligés à retourner dans la bande de Gaza après qu’ils aient refusé de collaborer.
Le centre Al Mezan pour les droits humains condamne dans les termes les plus fermes le blocus israélien sur la bande de Gaza et son obstruction aux déplacements des Palestiniens devant suivre à l’extérieur un traitement médical indisponible à Gaza. Al Mezan juge Israël responsable des décès de plus de 35 malades dans la bande de Gaza, morts en raison du refus d’Israël de leur permettre de quitter le territoire assiégé, et responsable également de dizaines d’autres personnes mortes dans les hôpitaux de Gaza en raison du blocus, des fermetures des frontières, du manque de traitements médicaux et du manque d’électricité et de carburant.
Al Mezan affirme qu’Israël, comme force d’occupation contrôlant en réalité la bande de Gaza et ses postes-frontière, a l’obligation légale de s’assurer que les habitants de Gaza puissent accéder aux soins dont ils ont besoin et dans une délai qui leur permette sans tarder de recevoir les traitements appropriés.
De plus, Israël a une claire responsabilité envers la population de la bande de Gaza pour que celle-ci bénéficie de son droit fondamental au niveau le plus élevé possible de santé physique et mentale, conformément aux règles internationales spécifiant les droits économiques, sociaux et culturels. Cet engagement inclut d’assurer l’accès de chaque individu aux traitements médicaux dont il a besoin.
6 juin - Al Mezan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.mezan.org/en/details.php...
Traduction de l’anglais : IOA / 7 juin 2009 / Info-palestine