Second article de la série : Citizen Dog, vision et remarques du réalisateur.
Interview du cinéaste thaï Wisit Sasanatieng et les différentes étapes d’une traduction
Pour faire revivre le temps d’un post le regretté magazine Asia Pulp, je décompose le processus de traduction (entre interprétation, recherche documentaire et transcription) à travers un entretien avec le réalisateur de Citizen Dog, paru dans le troisième numéro de la revue.
Magazine Asia Pulp
• Un fort penchant old style, me pousse à travailler aussi sur support papier (pas écolo n’est-ce pas ?). Pour commencer l’entretien, toutes les questions que souhaitent poser le chroniqueur :
ITW #1
• Là, mon travail commence…
- recherche d’informations concernant le film dont recherche bibliographique, origine et sources du scénario – dans ce cas précis, histoire tirée d’un roman – articles, bouquins déjà parus sur le film ou le cinéaste, titres originaux des films, des chansons concernées etc., influences diverses.
- vérification biographique (parcours de chaque intervenant cité, projets professionnels à venir), anecdotes sur le tournage, le casting, la raison du choix des acteurs. Même ainsi, on peut encore faire une erreur de « débutant ». Exemple question 10, je n’ai pas relevé l’info sur l’acteur principal. Celui-ci en effet n’est pas le leader des Modern Dog mais appartient au groupe underground Saliva Bastards. Conclusion : il faut TOUT vérifier !
- recherche et vérification des termes techniques, ici en particulier cinématographiques.
- transcription phonétique des noms
Tout ceci me permet d’apporter les modifications nécessaires aux questions soumises initialement :
ITW #2
• Enfin, je peux traduire du français vers le thaï :
ITW #3
• Les réponses du réalisateur recueillies et notées sur un tas de feuillets :
ITW #4
• Etape de la version : entre traduction littérale sans déformer la pensée de celui qui s’exprime et harmonie des mots, jeux de langages et idiomes – indispensable interprétation, mon cœur balance. Mais également en pareil cas, adaptation pour un phrasé (plus ou moins) naturel car c’est un entretien « oral »
ITW #5
• Avec la veille documentaire, on glane toujours quelques infos « en plus ». Avant la publication de cet article, j’ai appris que la sortie du roman Citizen Dog traduit en français était en préparation, élément que j’ai glissé dans mon rapport envoyé à la rédaction du magazine. Après la publication, j’ai suivi la sortie du film en DVD zone 2, mais ça c’est parce que le sujet m’intéresse !
ITW #6
• Le résultat final sous presse :
ITW #7
http://www.dailymotion.com/videox6xze9
Le trailer
La liste des questions a été communiquée par le toujours souriant Bastian Meiresonne. La finalisation de l’article s’est opérée sous l’efficace direction de Thomas Maksymowicz. Et maintenant que j’ai rendu à César… Ci-dessous la version complète que j’ai transmise, les passages en bleu sont les extraits sélectionnés in fine par le magazine.
[Texte édité le 23 août 2006, dernière mise à jour le 7 juin 2009]
• Comment vous est venue l’idée du film ?
En réalité cette histoire était à la base une intrigue très courte que j’avais écrite et laissée il y a bien longtemps, une sorte de petite satire croquant la vie des habitants de Bangkok. Mais je ne l’ai pas finie, aussi je l’ai mise de côté jusqu’au jour où mon épouse est tombée dessus et l’a lue. Après quoi, elle a souhaité écrire la suite et cela a donné un roman. A la lecture de ce dernier, je l’ai préféré à ce que j’avais écrit, de telle sorte que je lui ai demandé la permission d’en faire un film.
• Comment jugez-vous le roman de Siripan Techajindawong*, votre épouse ?
Selon moi, ce roman se fonde sur un nouveau style d’écriture que l’on rencontre rarement au sein de la littérature thaï. En premier lieu, il ne comporte aucun dialogue. A l’instar d’un conte, le spectateur découvre l’ensemble des événements via un narrateur. Deuxièmement il appartient au courant du « Réalisme magique » et traite de la société actuelle ainsi que de la globalisation. Même si les incidents au cours de cette histoire semblent étranges et bizarres, voire surréalistes, il reflète une certaine vérité, bien plus concrètement qu’un roman de la veine réaliste pourrait le faire en général. Enfin c’est une œuvre satirique à la fois drôle et mélancolique. Cependant le plus important est que ce roman a pour essence l’Amour, vu de la plus belle manière. Après avoir fini le livre, il nous reste un sentiment d’espoir en la vie.
* aka Koynuch
• Que pensez-vous de votre collaboration avec elle ?
J’en suis satisfait. Elle a su transformer une ébauche sans queue ni tête en un roman digne d’intérêt. Quand j’ai écrit le script du film, elle m’a également aidé par des commentaires sur des points cruciaux. Mais en majeure partie, elle m’a laissé le champ libre et maître des décisions.
• Comment écrit-on un tel script, comment organise-t-on autant d’idées aussi différentes ?
J’ai fait comme si j’écrivais un roman en étant direct et sans faire de détours, notamment par l’utilisation d’une voix off contant cette fable, en tentant de réduire les dialogues au strict minimum pour les remplacer par des images « parlantes » afin de raconter l’histoire.
Du point de vue de l’organisation des idées diverses et variées, la méthode que j’ai choisie est de les ordonner en épisode suivant les personnages. Chaque épisode comporte un intitulé, par exemple « Pot le jeune homme dépourvu de rêve », procédé qui s’apparente à celui des films muets. En fait c’est même plutôt similaire au titre des chapitres d’un livre.
• Pourriez-vous détailler le regard particulier que vous portez sur les habitants de Bangkok (et les nouveaux « arrivants » des campagnes) et sur l’actuelle évolution de la ville ?
(Pour cette question je vais peut-être répondre assez longuement, vous pouvez effectuer des coupes ou un résumé s’il ne reste pas assez de place dans vos colonnes)
Pour ceux qui vivent à Bangkok, tout le pays se résume à la capitale. Il s’agit d’un monde à la pointe de la modernité qui tourne très vite sans jamais s’arrêter. Si des provinciaux souhaitent y venir pour poursuivre leurs rêves, ils seront alors obligés de courir très vite pour rattraper cette cadence, parce que la ville ne ralentira pas son rythme même une seule minute pour les attendre. C’est pourquoi les nouveaux venus qui sont à la traîne, seront pareils à des chiens errants, perdus à un carrefour dans un pêle-mêle de voitures roulant en tout sens, stupéfaits et ébahis, ne sachant de quelle côté se diriger pour éviter de se faire écraser par ces voitures venant à toute allure.
L’évolution de Bangkok est actuellement comparable à celle de n’importe quelle mégalopole ultra moderne, elle les a aisément rattrapées au niveau de l’apparence et de la technologie. Tout ce que l’on trouve à New York, Tokyo, Londres, Paris ou Hong Kong, Bangkok n’est pas en reste pour les avoir aussi. En même temps, on s’évertue à ignorer les problèmes et la dégradation des infrastructures, d’un coup de balai on les cache sous le tapis. Bangkok est tel un être dévoré par une maladie jusqu’à épuisement total mais s’efforçant toujours de se parer de jolies tenues et d’être maquillé comme un pot de peinture afin de masquer sa laideur. Si on compare Bangkok à une voiture, ce serait un spécimen avec un moteur si vétuste qu’il ne serait presque plus capable de rouler mais recouvert d’un beau vernis le faisant passer pour un modèle récent prêt à la compétition avec à son volant un gouvernement, conducteur de seconde zone ne sachant qu’écraser sur son passage et démangé par l’envie d’enfoncer l’accélérateur. Un pilote qui pousserait la voiture à toute vitesse, foncerait et sortirait de piste ne s’intéressant ni à l’état du véhicule, ni au risque de la mettre hors d’usage, ni aux passagers, ni de savoir si ceux-ci souhaitaient aller à une telle vitesse.
• Quelle est la spécificité de la légende de la « queue de chien » ?
Dans ce film la signification de la queue du chien dépend du point de vue du spectateur. Cela peut se référer tout autant à l’expression « c’est tendance », au statut social, à l’aptitude à rêver, au succès, au prestige, à la réputation ou au fait de devenir une célébrité.
Au début de l’histoire la grand-mère de Pot le met en garde que s’il part à Bangkok, une queue de chien lui poussera au bas du dos. Cela peut vouloir dire qu’il va intégrer le mode de pensée des habitants de Bangkok et qu’il ne retrouvera jamais plus son comportement de provincial originel. Donc à la fin du film, Pot à son tour a une queue au bas du dos comme tout un chacun et n’est plus à même de rentrer vivre à la campagne. Il est devenu un citoyen de la capitale à part entière.
• Avez-vous une activité de militant écologiste ?
Non. A notre époque, je ne crois pas que dans notre monde capitaliste, il existe une personne capable sérieusement de préserver l’environnement. Chacun de façon identique participe peu ou prou à la destruction de la nature. Je pense que le problème provient du fait que la terre est surpeuplée comme des bactéries se propageant et détruisant toutes les parties du corps jusqu’à un stade critique. Maintenant la nature cherche en retour un stratagème pour se débarrasser des « microbes » que nous sommes.
• Comment Pen-Ek Ratanaruang en est venu à assurer la voix off ?
Pen-ek est un ami proche, nous avons travaillé dans la même agence de publicité. Par ailleurs, il faut savoir qu’il fait également la voix off dans des pubs. Ce qui a expliqué mon choix, est que sa voix a la particularité d’avoir naturellement une tonalité sarcastique reflétant exactement l’intonation dont j’avais besoin. Pour tout vous dire dès l’écriture du scénario, j’avais déjà l’intention d’utiliser sa voix. D’autant plus que Pen-ek apprécie particulièrement ce roman, il a même écrit un commentaire élogieux pour ce livre.
• L’acteur anglais Chuck Stephens a également assuré les sous-titres avec le critique de films Kong Rithdee du Bangkok Post, pourquoi ce choix ?
Chuck était critique de cinéma dans les revues américaines Film Comment et Village Voice. C’est un ami, il vit à Bangkok depuis pas mal de temps déjà. C’est la raison pour laquelle je l’ai choisi, ce n’est pas un acteur professionnel, il joue pour la première fois dans un film. Pour les sous-titrages, son activité habituelle, il a collaboré avec Kong Rithdee critique de films au Bangkok Post. J’ai pensé à eux parce que tous deux comprennent parfaitement mes films. Je suis persuadé que grâce à leur travail de traduction, ils ont transmis l’intégralité du sens de l’œuvre et ont su garder toute la note satirique souhaitée sans en perdre une once.
• Dans les rôles principaux, le chanteur du groupe punk Modern Dog Mahasamutr Boonyarak et le mannequin Sangthong Kate-Uthong font tous deux leur début à l’écran. Pourquoi avoir choisi des acteurs non-professionnels ?
Mahasamutr n’est pas le chanteur du groupe Modern Dog. C’est un chanteur et musicien indépendant qui a sorti un unique album underground. C’est justement parce qu’ils n’ont aucune expérience d’acteur que cela a motivé mon choix. Car dans ce cas précis, il n’était pas possible de prendre des acteurs professionnels pour incarner les personnages. En Thaïlande, ces derniers proviennent en majorité des séries TV et ont tendance à surjouer l’effet dramatique. Pour ma part, j’avais besoin d’une interprétation qui ne force pas le trait, d’acteurs ayant à peine besoin de faire ressortir les expressions du visage, chose difficilement appréhendable pour les acteurs de métier. J’ai donc décidé de sélectionner de nouveaux visages, vierges de toute connotation dramatique. Une raison supplémentaire est que la façon d’être de ces deux acteurs dans la vie ressemble fort à celle de leur personnage.
• Mahasamutr Boonyarak a également contribué à la bande musicale de votre film et, fait relativement rare dans le cinéma thaï, vous utilisez les paroles des chansons (telle Girl in a Blue Outfit / Sao Sue Fah) pour accompagner les images, pouvez-vous commenter cet aspect du film ?
Dans mes films, je me sers le plus souvent de chansons pour narrer l’histoire. Si je ne peux pas trouver de chansons pour illustrer les scènes alors j’ai tendance à les écrire moi-même ou je propose aux acteurs de le faire. Le hasard a fait que Mahasamutr est un chanteur capable des meilleures compositions. J’ai par conséquent tenté l’expérience et cela a donné un bon résultat, c’est de plus une excellente manière de faire des économies car si on utilisait des chansons autres, on aurait à payer d’importants droits d’auteur. Mahasamutr, s’il a souhaité participer à cette partie de l’aventure c’était avant tout pour le fun, il nous a fait un prix d’ami. De mon côté, j’ai composé gratuitement. En Thaïlande, le budget pour produire un film n’est pas énorme alors ce que l’on peut faire soi-même, bénévolement, on le fait.
• Sauriez-vous nous détailler les spécificités de votre travail particulier sur les couleurs (technique dite « Rotoscope ») ?
Le Rotoscope est une des techniques d’animation, une méthode qui consiste à dessiner par-dessus les mouvements de véritables acteurs filmés au préalable. Cette technique n’a été utilisée que pour une seule scène du film, celle où le Comte, personnage animé, sort tout droit* du périodique que lit Jin. Ceci souligne combien elle est persuadée que ces personnages de papier ont une existence réelle, elle voit ces illustrations comme dotées d’une vie propre, capables de se mouvoir et de parler comme vous et moi.
*au sens littéral du mot
• Est-il vrai, que vous avez tourné votre film en HD et pourquoi ?
Tout à fait. Parce qu’en phase de Post Production, j’affectionne particulièrement l’utilisation du Digital System. Il est donc plus aisé pour moi de fonctionner avec une caméra HD plutôt que de filmer sur pellicules classiques qui seraient au bout du compte transférées en numérique. Chose importante, on économise de la pellicule, cela allège le coût de la réalisation.
• Citizen Dog – surtout en France – a été comparé aux films de Jean-Pierre Jeunet, est-ce une influence revendiquée ?
Je me sens honoré. Jean-Pierre Jeunet fait parti des réalisateurs chers à mon cœur mais je ne me permettrais pas de me comparer à lui. Certes au niveau de l’image, il m’a influencé mais j’ai également puisé mon inspiration dans les films des Grands Maîtres tels Playtime de Jacques Tati, Chansons du second étage de Roy Andersson, les Temps Modernes de Charlie Chaplin ou les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Pour l’interprétation et la direction des acteurs, l’œuvre du réalisateur finlandais Aki Kaurismaki que j’admire beaucoup, constitue une autre source d’influences.
• Une nouvelle fois, votre film dégage une certaine nostalgie (la maison de Jin et les héros de romans à l’eau de rose ou de vieux films). Pourquoi cette nostalgie ?
Il s’agit là sûrement d’un penchant personnel. En vérité même si Citizen Dog a pour cadre la capitale, je ne veux pas pour autant que l’on ait affaire à Bangkok pour de vrai. Le Bangkok de mon film est échappé de mon imaginaire. Elle est jalonnée d’éléments du passé et d’une atmosphère surannée qui nous invite bien plus à y vivre que le Bangkok d’ici et maintenant. Au fond je suis sans doute quelqu’un de nostalgique, à la recherche du passé, d’un temps où la ville n’avait pas encore le rythme d’aujourd’hui, effréné et tumultueux.
• Comment expliquez-vous ce regain de nostalgie chez d’autres réalisateurs actuels, tels Kongdej Jaturanrasmee (Midnight my love), Mingmonkul Sonakul (I-San Special) ou Apichatpong Weerasethakul (The Adventure of Iron Pussy) ?
Je pense que les gens de cette génération moi y compris, sommes nés à une période où l’évocation du passé nous touche encore. Réaliser des films dont émanent une certaine nostalgie permet en quelque sorte une réminiscence de ce passé, le monde actuel étant peu réjouissant. Un autre facteur, d’après moi est la confusion ou la perte d’identité. Tout le monde se cherche, dans les méandres si arides de la globalisation vers où doit-on se diriger ? Se tourner vers le passé, à savoir jadis quand nous étions nous-mêmes, avant que la mondialisation ne nous ait fait perdre toutes identité et individualité, devient alors une forme de réconfort.
• Le manque à gagner au box-office thaïlandais vous affecte-t-il ?
Au demeurant il s’agit de quelque chose que j’anticipais. Franchement j’y suis peu sensible, à ce sujet je dirai même que j’étais bien plus déçu pour mon précédent film (les Larmes du Tigre Noir). Dans l’industrie du cinéma thaï, quand vous ne réalisez pas un film grand public, d’avance vous devez vous faire à l’idée que ça ne va pas rapporter gros. Mais là précisément, les recettes ne sont pas si catastrophiques.
• Pourriez-vous dévoiler quelques détails supplémentaires concernant le film d’horreur thaï à petit budget The Unseeable que vous tournez actuellement ?
Pour cette réalisation, j’ai été sollicité par le patron de Five Star Production que je respecte énormément. Je me suis promis d’en faire une œuvre grand public, le pari étant de revenir au style premier des films d’épouvante thaï sans avoir recourt aux effets spéciaux. Je trouve que c’est un défi à relever : par quels tours et détours amener le public des générations actuelles dans ce filet ? Car aujourd’hui nous sommes habitués à la surenchère d’effets spéciaux dans les films à grands frissons qu’ils nous viennent de Hollywood, du Japon ou de Corée. Si bien que les films d’horreur thaï cherchent à imiter les productions J-Horror jusqu’à perdre tout ce qui faisait notre spécificité. En conséquence, si cette expérience réussie, cela donnera peut-être naissance à un nouveau style de films d’horreur.
• Ensuite, est-il toujours prévu que vous réalisiez le film de pirates fantaisiste Nam Prik** imaginé dès 1998 ?
Absolument, on est dans la phase de pourparlers pour la signature du contrat avec EuropaCorp. Je pense commencer le tournage de ce film à la fin de l’année prochaine, sauf imprévu ou changement.
**sauce relevée, composée entre autres de piment, servant à l’assaisonnement dans la cuisine thaï.
• Avec ce film Nam Prik vous avez d’ores et déjà déclaré vouloir rendre hommage aux arts traditionnels en évoquant notamment les peintures anciennes des temples thaïs ?
Oui, exactement. J’évoquerai également les règles de composition dans la cuisine thaï, érigée en art et simultanément je traiterai de contes et légendes traditionnels ancrés depuis longtemps dans l’imaginaire collectif thaï.
• Vous avez également dit vouloir réaliser un hommage au personnage du sabreur manchot (One-Armed Swordsman) pour le compte de la société de production singapourienne One Ton Cinema. Pourquoi choisir de réaliser un film d’arts martiaux et comment pensez-vous aborder ce genre ?
Ce film est un projet qui me vient de Singapour, la société m’a contacté pour que je le réalise. Cela tombe bien, je suis un fan de films d’arts martiaux à l’ancienne, à la Shaw Brothers et le Sabreur Manchot étant mon favori. Toutefois le scénario de Armful est nouveau et vient d’être écrit, l’histoire a lieu dans les années 1970 et n’a rien à voir avec l’intrigue du sabreur. Le seul point commun est que le personnage principal se trouve être manchot.
• Comment voyez-vous le développement de ce genre de co-productions pan asiatiques actuellement ?
Le fait de se réunir dans des productions pan asiatiques s’explique par la difficulté pour nous de percer le marché du cinéma international. Hormis la Chine et la Corée qui ont réussi en la matière, nous autres pays du Sud-Est asiatique en sommes encore loin. La seule solution est de co-produire ensemble pour mieux essayer de s’approprier le marché régional. Mais les différences d’origines, de coutumes et traditions ainsi que les particularités culturelles de chaque nation sont des obstacles importants. En particulier pour le cinéma, les goûts et les couleurs varient d’un pays à l’autre dans notre continent. Il en découle que peu de co-productions Pan-Asia ont su gagner le marché du cinéma en Asie du Sud-Est.
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