Paru le 2009-06-07 16:47:00
Angleterre - La conférence internationale sur le génie tissulaire a mis en avant la capacité de cette technique à remplacer l'animal de laboratoire, en fournissant d'autres "outils" de tests à la recherche biomédicale.
La culture in vitro de cellules de mammifères permet autant aux chercheurs de les étudier que de tester de nouvelles molécules ou procédés thérapeutiques. Mais la culture in vitro est différente des cellules in vivo, celles de l'animal vivant. L'ingénierie tissulaire doit désormais essayer de mimer ou recréer in vitro des modèles les plus représentatifs possibles du modèle vivant.
L'animal n'est pas le modèle le plus approprié aux études des pathologies de l'humain. Les cultures cellulaires en 3D semblent être de bons modèles, mais doivent encore être améliorées et leur fiabilité démontrée. Cette technique est déjà appliquée à la modélisation des lésions de la moelle épinière, aux septicémies, aux plaies des diabétiques, au tassement de disques lombaires, entre autres.
Du point de vue commercial, l'ingénierie tissulaire présente un intérêt mais doit faire face à des réglementations strictes. Le développement d'une nouvelle molécule doit obligatoirement passer par une confirmation in vivo sur un modèle animal. Et le modèle animal est physiologiquement très différent de l'humain. Avec la culture de tissus humains, les essais sur modèle animal deviendraient inutiles. La molécule prouverait alors plus rapidement son efficacité.
Les cellules souches apportent aussi leur lot de promesses mais celles-ci sont discutées par l'éthique. La cellule souche s'adapte au milieu où elle est implantée et s'y intègre parfaitement. Ses capacités sont très vastes et ouvrent la porte au développement de nouveaux agents thérapeutiques.
Les systèmes cellulaires ne vont pas remplacer tout de suite les animaux de laboratoire. La communauté scientifique estime qu'il faudra entre 5 et 7 ans pour faire accepter et valider ces systèmes cellulaires comme modèles alternatifs aux modèles animaux.