de Stieg Larsson
Roman policier - 575 pages
Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain
Editions Actes Sud - juin 2006
Mikael Blomkvist, rédacteur du journal Millénium, traverse quelques difficultés professionnelles lorsqu'il est contacté par un gros industriel pour rédiger une fresque familiale mais surtout relancer une enquête abandonnée : celle de la disparition d'Harriet Vanger, la nièce de cet industriel. Très bien rémunéré, il devra accepter d'enquêter depuis l'île de Hedeby, près d'Hedestad, dans la Suède reculée, au milieu des membres de la famille Vanger, une quasi dynastie aux personnages singuliers. Travaillant d'abord seul puis avec l'aide de Lisbeth Salander, une hackeuse assez rebelle et perturbée, les recherches le méneront à des découvertes dangeureuses et macabres, autour d'hommes qui n'aimaient pas les femmes et n'hésitaient pas à leur faire subir les pires sévices.A le voir partout sur les étals des marchands de livres, sur les blogs littéraires et dans la presse, à en entendre parler autour de moi depuis si longtemps et à l'entrevoir récemment à l'affiche des cinémas, cette trilogie de Stieg Larsson est partout et ce n'est que maintenant que j'achève la lecture des pages qui se trouvent derrière la fameuse couverture noire à l'aspect assez maléfique.
Déçue non, c'est un bon roman noir, mais l'histoire ne m'a réellement absorbée qu'une fois les 250 premières pages passées.Ensuite effectivement, l'enquête ou plutôt les enquêtes qui tournent autour de scandales financiers (des petits airs de ClearStream, d'Eva Joly, de paradis fiscaux...), de meurtres en série, de violences faites aux femmes, m'ont tenu en haleine. Les personnages principaux, Mikael Blomqvist et Lisbeth Salander, tous deux intelligents et persévérants, on aime les suivre dans leurs quotidiens et leurs tâtonnements. Autant Mikael est un homme mûr, sûr de lui, divorcé et tombeur, avec au fond de l'esprit une vengeance qu'il se sait devoir accomplir sans faille, autant Lisbeth cache des blessures plus secrètes, plus délicates. Très jeune, placée sous tutelle, elle frôle la marginalité et éprouve des difficultés à entretenir des rapports sociaux.
Extrait :"Ce jour-là, Lisbeth Salander était vêtue d'un tee-shirt noir avec une image d'E.T. exhibant des crocs de fauve, souligné d'un I am also an alien. Elle portait une jupe noire dont l'ourlet était défait, un court blouson de cuir noir râpé, ceinture cloutée, de grosses Doc Martens et des chaussettes aux rayures transversales rouges et vertes, montant jusqu'aux genoux. Son maquillage indiquait qu'elle était peut-être daltonienne. Autrement dit, elle était extrêmement soignée."L'habit ne faisant pas le moine, Lisbeth étonne par son talent à exploiter les nouvelles technologies pour parvenir à ses fins de recherche. L'informatique occupe une place non négligeable dans les outils employés et place ce "polar" dans un contexte bien contemporain quoique très froid, en plus de balayer de nombreux travers de nos sociétés. __________[merci Mélanie !]
L'avis d'Anne-Sophie - La Lettrine
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