Antichrist

Publié le 07 juin 2009 par Ptiterigolotte @ptiterigolotte

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C'est LE film scandale du festival de Cannes. Et je ne comprends pas pourquoi. Certains se sont évanouis, d'autres ont quitté la salle, et moi (qui pourtant suis hypersensible) rien, enfin si un coup de coeur (le fameux passage du renard qui parle). Bref Antichrist n'est pas un film qui laisse de marbre. Tout d'abord celui ci, s'ouvre sur une magnifique séquence en noir et blanc où un couple fait l'amour sous la douche, c'est beau, gracieux, filmé en ralenti, la musique d'Haendel donne presque la chair de poule et puis plans suivants, on voit un bébé qui sort de sa chambre, rien ne laisse présager le pire sauf que ce bébé va se défenestrer. Fin du prologue. Première partie : le deuil, William Dafoe éclate en sanglots devant le corbillard et Charlotte Gainsbourg, palote tombe dans les pommes. Elle finira en hôpital. Ces toutes premières minutes ne laissent pas de doute : Lars Von Trier a bien écrit ce film en pleine période de dépression. Le reste de l'histoire va se dérouler quatre chapitres, si mes souvenirs sont bons. Premier chapitre : le couple décide de se ressourcer dans un chalet en plein Eden, là encore référence à la religion. Eden : le jardin d'eden, un homme, une femme : Adam et Eve. L'homme en question, c'est William Dafoe qui joue -à contre emploi- le rôle d'un mari attentionné, aux petits oignons à sa femme Charlotte Gainsbourg qui pète littéralement un boulon dans cette forêt de l'inconscient. Car avec Lars Von Trier tout est permis : les interprétations délirantes, c'est son dada. Ici, la forêt représenterait les peurs primaires, les libérations sexuelles, le désir de mort. D'ailleurs eros et thanatos sont sans cesse confrontés du prologue jusqu'à l'épilogue comme pour dire que la mort serait toujours lié au désir de sexe, théorie à discuter mais bon. C'est sûr Lars Von Trier signe là un tour de force autant dans la direction d'acteurs (Charlotte Gainsbourg, magistrale dans ce rôle de femme sorcière se masturbant comme personne) que dans les images en faisant au passage référence à Le Miroir réalisé par Tarkovski (film prise de tête à déconseiller pour ceux qui se sont essayés à faire un devoir dessus, risque de s'arracher les cheveux, ça m'est arrivé alors n'essayez pas!!). Bref, Antichrist est un film qui dérange mais qui se laisse savourer. Oui j'ose employé le terme. Mais par contre, le coup du renard qui parle pour le coup : à oublier.