Le succès public est souvent proportionnel au dédain du milieu "underground". Moby, le bidouiileur brouillon des débuts en a fait les frais à l'instar d'un Jean Michel Jarre ou autre Bob Sinclar. Le milieu technophile boude, casse, démolit, le chauve devenu mondialement connu grâce à quelques samples bluesy. C'est sans doute partout pareil : la notoriété populaire (pléonasme) est une sphère que rejette l'avant garde souterraine. Moby est donc catalogué comme exclu de la communauté technophile. Tout ce qui est mainstream n'est plus de mode ici, tant la techno s'est constituée de courants souvent méconnus, diffus, rejetés.
La techno n'a pas de visage (s). les arrivistes actuels, ainsi que les millionnaires, tels Moby ne sont que des vedettes pop, sans plus. L'aura du mystère des machines leur échappera à jamais car ils ont vendu leur âme au marché et celui-ci réclame des tronches. Ce n'est que Justice. Daft Punk l'a joué plus prudemment dans cette voie confuse où l'on se montre en se cachant. Garnier s'y est perdu qui annône ce qu'il sait faire, revendant toujours ses mêmes débris industrieux. A trop vouloir être connus, on casse le moule, perd l'esprit, la vitalité et ce manque de complaisance tant caractéristique de ces musiques sans compromission.
Musique agréable et sirupeuse, samples bouillabaisse, mièvrerie au kilomètre, vidéo pseudo poétique, toc en stock.
Allez, au bout de quelques whiskies, on finit pas aimer.