[note à réévaluer éventuellement, selon comment le film vieillit dans ma tête...]
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Avant tout un GRAND merci à Caro de Into the screen de m’avoir offert de la remplacer à la projection de presse du film jeudi dernier !
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C’est l’enterrement de vie de garçon de Doug. Pour le week-end, ses amis Phil, Stu et Alan l’accompagnent dans un grand trip à Las Vegas. Mais le lendemain, lorsqu’ils s’éveillent dans leur suite luxueuse dévastée, ils ne se rappellent absolument pas ce qui s’est passé la nuit précédente…
On pouvait sûrement déjà détecter le goût du réalisateur Todd Phillips pour l’irrévérencieux, après Retour à la fac (Old School) et Starsky et Hutch ; mais cette fois, il semblerait qu’il ait décidé de tout miser dessus pour The Hangover (littéralement : “la gueule de bois”).
On commence par une scène très tardive dans l’action, vue dans la bande-annonce : Phil annonçant à la future mariée que le mariage dans 5 heures, ça ne va pas être possible.
Puis on revient aux préparatifs du grand week-end à venir, et c’est l’occasion de présenter les 4 garçons : le futur marié beau gosse, le futur beau-frère un peu bizarre, le jeune prof radieux, irresponsable et dévergondé, et le dentiste un peu ringard, tyrannisé, même à distance, par sa copine psychorigide.
Le film va utiliser ses personnages comme des jouets, en les disposant dans toutes sortes de configurations pour explorer tout le comique qui peut en ressortir. De ce petit jeu, c’est probablement Alan (vu dans Jackpot) qui s’en sort le mieux, dans son rôle de barbu décalé.
La force de Very Bad Trip est aussi dans sa gestion du temps : les flashbacks fonctionnent à merveille, et les ellipses sont très bien utilisées, ce qui tombe bien pour un film qui parle d’une perte de mémoire ! Au lieu de montrer dans un flashback tout ce qui s’est passé (ce que pouvait laisser attendre la bande-annonce, rusé !), il choisit de disperser des indices et de conduire les héros dans une véritable enquête. C’est évidemment une clé importante dans la dynamique du film, et un sérieux atout.
Les gags sont parsemés dans le récit à un rythme soutenu ; le mécanisme s’essouffle à plusieurs reprises, mais ce n’est jamais fatal. Évidemment, il y a du mauvais goût, et quelques clins d’œil faciles (Rain Man, Casino…), on pourrait se croire chez Judd Apatow ou avec Paul Rudd, mais pas tout à fait, il y a quelque chose de moins formaté, de moins attendu.
Car le plus appréciable, c’est que cette comédie un peu trash ne s’autorise pas, comme 90% des autres, à verser dans une digression (souvent finale) pseudo-romantique et dégoulinante, comme pour se “rattraper” d’avoir été aussi vulgaire. Non, ici, on va jusqu’au bout, on ne s’excuse pas et on ne cherche pas de prétextes sentimentaux pour accrocher le public féminin.
Alors, peut-être est-ce un film pour garçons (il se vend comme tel), mais au fond, pas sûr que toutes les filles s’enfuient en courant…
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