Les Radicaux de Gauche ne présentent pas de listes aux élections européennes. La raison en est simple. Ils ne sont pas certains de dépasser 3 % des suffrages, condition nécessaire pour être remboursés des frais de campagne. Mais les Radicaux de Gauche ont tout de même un temps de parole télévisé qu'ils utilisent…pour ne rien dire ou presque.
J'ai écouté avec attention Jean-Michel Baylet, hier soir, pendant deux minutes. Il a trouvé le moyen d'accuser l'UMP et le PS d'être animés par la tentation hégémonique et d'appeler les citoyens qui lui accordent une certaine confiance à voter blanc. Et on voudrait mobiliser les électeurs ! Et on voudrait que le taux d'abstention n'atteigne pas 60 % demain ! Avec des consignes aussi motivantes…
On imagine les millions de radicaux de Gauche (en France) et les milliers d'autres (à Louviers) prenant la position du penseur de Rodin : « Que faire ce 7 juin ? Pique-niquer, jouer à la pétanque, aux cartes…» A Louviers, le responsable départemental du PRG est demeuré (étrangement) muet. Voilà une élection sur laquelle il n'a pas d'avis. Ce qu'il sait faire c'est oublier qu'il a été membre de Désirs d'Avenir (l'association fondée et animée par Ségolène Royal) et fustiger l'ancienne candidate frappée du syndrome de « victimisation et devenue une pleurnicharde ». La gratitude n'a jamais effleuré cet homme de la race des vainqueurs. Ce poids lourd de la politique (4,6 % aux législatives) trouve quand même le moyen de perdre (aux cantonales) devant des candidats classés dans les poids plumes. Harlem Désir, tête de liste PS en Île de France, demande à la direction du PS de réviser son attitude à l'égard du PRG qui, selon lui, ne peut plus être considéré comme un allié naturel. A Louviers, il y a belle lurette qu'on sait tout cela.