Les choix politiques de l’Administration Bush (2001-2008) sur des sujets aussi divers que la guerre contre le terrorisme, le commerce international, l’environnement ou la justice pénale internationale ont profondément éloigné les deux rives de l’Atlantique. L’échec de cette politique étrangère, la crise économique mondiale dont l’origine américaine est indéniable, et l’élection de Barack Obama semblent depuis avoir mis un terme à cet éloignement. Le président américain a d’ores et déjà donné des signes de sa volonté de normaliser les relations transatlantiques : retour aux institutions multilatérales, acceptation des grandes normes internationales soutenues par l’Europe – en particulier en matière environnementale –, etc.
Ce « retour à la normale » ne doit pas pour autant masquer que l’Europe n’est plus, aux yeux des Etats-Unis, qu’un des pôles, parmi d’autres, du monde en train d’émerger. Elle n’est plus, en tout cas, la zone stratégique prioritaire qu’elle a longtemps été pour les Américains. Barack Obama n’est d’ailleurs pas le plus « européen » des présidents américains, lui qui connaît mal le continent – il est davantage tourné vers l’Asie – et n’a pas montré jusqu’ici qu’il voulait resserrer plus particulièrement la relation entre Occidentaux.
On ne peut donc qu’espérer que sa rapide visite en Normandie aujourd’hui, après un « tour européen » mitigé au mois d’avril, sera une occasion que ne manquerons pas de saisir les dirigeants européens – Nicolas Sarkozy au premier chef – pour lui démontrer que l’Union européenne est un partenaire difficilement contournable dans un monde riche d’incertitudes.
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Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin le 6 juin 2009.
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