Y'a pas eu photo. Enfin, si, justement. Il y a eu photo. Foot sur la chaîne commerciale. Planète sur une chaîne de service public. Choix vite fait. Comme à la maison, avec femme et enfants, nous avons regardé Home, film événement d'une journée mondiale de la biodiversité. Gars de six ans a fini par s'endormir du sommeil du juste. Gars de onze ans a tout regardé et voulu aussi sec savoir où en était l'équipe de France contre la Turquie. Mais il a compris le message et pas trop aimé quand je lui ai dit que toute cette production de viande, c'était notamment Mac Do et Cie. Nous qu'on en avait mangé la veille, de ces fast denrées, on en avait quelques trémolos dans le bidon. Madame a versé une petite larme, comme rongée par l'inquiétude soulevée par le film. Panique à bord. Quant à moi, après avoir été assommé à quelques reprises, j'ai plutôt été renforcé dans des convictions.
En terme de santé et d'éducation, notamment. Autour de la question de l'eau, aussi. Dans l'idée que tout est à faire. Rassuré par la sensation que ça bouge un peu partout. La France, dans tout cela, m'a semblé soudainement bien petite et sacrément à côté de la plaque. Et je me suis dit que l'air de rien, diffuser ce film la veille quasiment d'une élection, le tout en diffusion mondiale, c'était sacrément couillu dans le tyle propagande qui ne dit pas son nom. Ca sera du coup inétressant de voir l'impact du film s'il a été abondament regardé.
On a 10 ans pour changer, dit en gros Yann Arthus-Bertrand, l'auteur. Le Monde a 10 ans. J'ai dix ans, tu as dix ans, etc.
Dramaturgie à son zénith, bande son épaisse comme un chant plaintif qui escalade les montagnes et balaie les continents, voix off qui dit en mots simples et crus, parfois émus, ce qu'il se passe aux quatre coins du monde.
Home, c'est le film dont l'homme est le héros par défauts. C'est le film où la nature est la victime. Le commerce et la mondialisation sont les coupables désignés. Rien de neuf sous le soleil ?
Dix ans, c'est pas bidon, quand même.
Home va mettre des pains à certains, faire se fermer les yeux d'autres, accélérer peut-être des prises de conscience et des comportements.
Images choc pour moi :
- la vision de ces élevages bovins à perte de vue dans une noria de poussière sèche et de camions.
- La vision de ces forêts dévastés pour produire le soja et le maïs qui iront ensuite en camion dans ces élévages bovins.
- L'ours blanc, nageant, accostant une rive, symbole pour moi du géant que l'on déloge. On est un con.
- Ces femmes et ces hommes, qui sur les continents voisins, bossent pour chercher de l'eau, trouver de la nourriture. Je les aimais, ces femmes et ces hommes.
- Lagos, ville qui a poussé et cette "légende sonore" : pour la première fois, les villes grandissent parce que la misère chasse les gens des campagnes et non la richesse.
Et maintenant ? Que vais-je faire ?
Bon à savoir : Home est visible sur YouTube, ici.
En lire plus : Libé qui tape ici. D'autres avis là.