USA : baisse des destructions d'emplois mais taux de chômage record

Publié le 05 juin 2009 par Apprendrelabourse.org


Statistique très attendue, le chiffre des créations d'emplois Outre-Atlantique pour le mois de mai est ressorti  à - 345 000 nettement sous les anticipations qui se situaient à - 520 000 et après - 504 00, chiffre d'ailleurs révisé favorablement puisque le chiffre initial avait été dévoilé le mois précédent à - 539 000. Mars a été révisé de - 699 à - 652 000.
 
L'amélioration se poursuit donc tout en restant à des niveaux importants (graphe ci-dessous en milliers / mois)



Le secteur manufacturier ne rencontre aucune amélioration puisqu'il enregistre même une baisse supplémentaire de  2 000 postes.
L'améioration est surtout notable dans les services où les destructions ont été divisées pratiquement par 2, une évolution que l'on retrouve aussi dans la construction qui ne perd plus que 59 000 emplois après des 'saignées' de plus de 100 000 pendant plusieurs mois.
Dans le commerce de détail, l'amélioration est sensible puisque le chiffre du mois correspond au tiers de celui de mars, extrêmement douloureux.
Les emplois gouvernementaux qui avaient augmenté de 92 000 en avril n'influencent pas non plus le chiffre global favorablement, éclipsant éventuellement la dégradation du secteur privé, puisque le gouvernement perd 7 000 postes.
Ce 'mieux' économique qui ne concerne que le secteur secondaire (industrie) et tertiaire (services) cache néanmoins une dynamique beaucoup plus douloureuse sous l'aspect social et démographique puisque le taux de chômage s'envole à 9,4 % contre 8,9 % le mois dernier (avec des résurgences à suivre sur le moral des consommateurs prochainement)

En effet, la population active est passée de 153,7 millions en janvier à 155,1 millions à fin mai ce qui en la cumulant avec les destructions d'emploi amène à une dégradation du taux de chômage qui compile chômeurs ayant perdu leur emploi et nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Le nombre de chômeurs a ainsi augmenté de 2,9 millions depuis le 1er janvier et de 800 000 sur le mois passé, la population active grossissant de 400 000 personnes environ.
Ces 9,4 % représentent un plus haut en 25 ans et balayent quelque peu les anticipations d'Obama faites lors de son investiture (graphe 2 dans le lien ci-contre, le taux actuel est au-delà de la simulation sans son plan de relance) et de celles de la Fed réalisées fin avril qui voyait un point haut à 9,2/9,6 % courant 2009. Nous y sommes déjà.
  ›  Réaction du marché ?
Conformément à l'énoncé des données ci-dessus, le doute a rapidement pris le pas sur le soulagement et l'engouement haussier au départ lors de la parution.


 


Le support oblique haussier en vert ci-dessus, à surveiller comme signalé mardi, faisant désormais office de résistance, n'a pas pu être franchi à nouveau à la hausse sur le CAC 40 qui gagne + 0,82 % tout de même sur la séance à 3 339,05 points alors que le Dow Jones reste stable à + 0,15 %.