GUSH, marieclaire.fr, VI-09

Publié le 05 juin 2009 par Caroline Rochet

MARIE CLAIRE.FR

GUSH
Juin 2009


Ils bouclent à peine leur premier album et sont déjà cultes on stage. Pop, rock, funk, mais surtout blindé d'une énergie ahurissante, Gush* est le nouveau groupe à aimer tout de suite. Rencontre avec quatre garçons dans le vent.
Attention, claque musicale en vue. Si vous aimez le rock qui envoie, la pop qui dance, le funk qui wawaw, les textes qui cachent quelque chose et les voix qui jouent avec vos tripes, vous allez être servis. Cousins et frères français, mêlés d'origines suisse, anglaise et vénézuélienne, la famille Gush (alias Xavier, Vincent, Mathieu et Yan) excelle autant dans la démesure scénique - batterie enragée et guitares possédées - que la douceur mélodique - claps des doigts et subtiles vocalises a capella. Ils ont grandi en écoutant les Beatles, AC/DC, les Beastie Boys, Gainsbourg, Dylan, Marley ou Daft Punk, mais ont forgé et ciselé leur propre style : un son bien à eux, pulsant, vrillé et envoûtant. Gush (qui veut dire "jaillissement" en anglais), c'est un trip. Un look et une attitude, aussi. Comme en plus, ils sont assez beaux (et oui, c'est énervant), nous les avons rencontrés après leur show du Café de la Danse, et vous les présentons avant qu'ils n'enflamment Rock en Seine cet été. Profitez-en.
*Pour les écouter : www.myspace.com/wearegush
EPs "Rocking for my children" et "B-sides" disponibles à la Fnac, Virgin, iTunes Store et autres distributeurs.
Prochaines dates : le 1er juillet au Festival Soirs d'été (Paris), le 28 août au Festival Rock en Seine (St Cloud), plusieurs scènes en automne à voir sur leur site.

LEUR NOM, LEUR STYLE
Pourquoi ce nom, "Gush" ?
Il y a différentes lectures, chacun trouve la sienne ... Nous, on les mêle un peu toutes. Parfois ce qui "jaillit" c'est de l'énervement, parfois de l'excitation ... En tous cas, ça sort !
Vous chantez uniquement en anglais ?
Oui, parce qu'on a vraiment du staïle ... ! (rires) La vérité, c'est qu'on est évidemment très influencés par la musique anglophone, qu'on écoute depuis qu'on est tout petits, beaucoup plus que la musique francophone. On s'est donc naturellement dirigés vers ça. L'idée, c'est aussi de toucher un maximum de gens, l'anglais étant le langage universel du moment. Mais on a aussi envie de chanter en français un jour, en espagnol, en hébreu ... Pourquoi pas en latin ! Il y a beaucoup de langues avec une belle sonorité. Mais peut-être que si on n'avait pas commencé en anglais, on ne ferait pas la même musique non plus.

Votre marque de fabrique, c'est de tout faire à quatre : les chants, les instruments, il n'y a pas de rôle défini. Comment ça se gère ?

Ce n'est pas toujours facile, on doit se mettre en place, faire des essais ... Il n'y a pas de leader qui dirige les opérations, donc ça peut parfois devenir compliqué. Mais la plupart du temps, c'est simple : l'un de nous arrive avec une idée, il la joue, puis les autres se greffent dessus et ça se passe très bien. En plus, c'est cool, créatif, ça permet de changer de version en inversant les rôles sur scène, donner différentes interprétations.
LA SCÈNE


Vous allez faire Rock en Seine cet été, avec Oasis, MGMT et Faith No More entre autres. Ca représente quoi pour vous ?

C'est énorme ! Une scène pareille, le public, un vrai son ... En concert, ce qui est bon, c'est quand les gens sont pris par le son, qu'ils dansent, qu'il y a une vraie dynamique dans la salle. On aime le volume, et on aime la scène. On a de très bons souvenirs à la Flèche d'Or, au Café de la Danse, aux premières parties de la chanteuse Rose. C'est encore plus fort quand les gens sont venus et ont payé pour le concert, et non pas une intervention gratos dans un club branchouille à Paris : ils sont là pour bouffer de la musique, prendre ce qu'il y a à prendre, et nous, on donne !
La scène, c’est meilleur que le studio ?
Les deux sont géniaux, c'est indissociable, l'un vit avec l'autre. Il y a des moments magiques en studio qui durent toute la nuit, on joue sans fin, on écoute, on boit du vin, on cherche la bonne prise ... Les live peuvent être magiques aussi, c'est un instant super excitant, immédiat. On a besoin de ces deux univers pour s'épanouir.
Vous avez aussi accompagné Adanowsky* durant sa tournée à l'étranger. C'était comment ?
Super, ça s'est très bien passé. On remercie totalement Adan pour ça. Ca a créé un petit public, on doit bien avoir une trentaine de fans à Santiago du Chili maintenant ... (rires)
* www.myspace.com/adanowsky
LEUR ALBUM
Votre album sort bientôt ?
Il est déjà enregistré, il est prêt, mais pour des questions de mise en place il ne sortira pas avant janvier prochain. On est évidemment super impatients. On aimerait bien en sortir un tous les six mois ! Déjà, on est contents d'avoir signé avec une maison de disques qui nous plaise (NDLR : le label Cinq 7, celui des Naive New Beaters, The Do ...). On avait eu des propositions ailleurs mais on préfèrait prendre notre temps avant de faire confiance à quelqu'un. Là, on a un bon producteur, Loïc Barrouk, et une maison de disques dont le style nous correspond. Bref, on a de la chance.
Et dans cet album, on retrouve des titres déjà connus en singles ou ce ne sont que des nouveautés ?
Ce ne sont que des nouveaux morceaux, à part Favorite Song, et Back Home qu'on a retravaillée de façon plus acoustique.
On y retrouve votre style, ou bien il a évolué ?
C'est toujours sauvageon mais différent, plus brut, plus tribal. Beaucoup de piano, quasiment que des guitares acoustiques, moins d'électriques ... C'est plus nous, en fait. Avant, on sentait quand même bien nos influences diverses dans certains morceaux ; maintenant, on a trouvé un son plus personnel, vraiment nous. C'est plus Gush !
Quand vous composez, ce sont les mots qui viennent en premier, ou la mélodie ?
Il n'y a pas vraiment de règles. Cela dit, c'est plus souvent la musique qui vient en premier, on a un air dans la tête, et on part de là. Mais parfois, on a l'idée d'un texte, et après, on se dit que ce serait bien de le mettre en musique ...
En tant que jeune groupe, vous pensez quoi du téléchargement illégal et du streaming ?
C'est un fait, ça existe, et il ne sert à rien d'aller contre. A l'époque des CD, certains ont aussi râlé parce qu'on pouvait les graver ... Or, les téléchargements, ça permet quand même une certaine diffusion, des buzz. Il faut juste être malin. Les groupes qui sont contre, on pense qu'il faut qu'ils se dépoussièrent : il faut vivre avec son temps. Nous, MySpace nous a aidés, même si ça n'a pas été non plus une explosion. Le clip de "I Just" a été pas mal visionné, ça a créé du buzz ... Peut-être qu'il faut trouver une nouvelle solution pour ce problème de téléchargement illégal : des forfaits, des abonnements, ce serait un début.
 
LES FEMMES, LES CHEVEUX, L'AVENIR

Dans votre présentation, vous dites que vous êtes prêts à "conquérir le monde et faire l’amour à des milliers de femmes". Comment ça se passe de ce côté-là ?

(rires) Pas très bien en fait ! Sur les quatre, on est déjà trois a être en couple ... Du coup, on a changé d'objectif : on préfère faire l'amour à une seule femme, mais bien, très bien, et des milliers de fois !
C'est quoi votre rêve ? Vous vous voyez où dans dix ans ?
Dans dix ans, on aimerait avoir une belle discographie ... C'est difficile aujourd'hui de sortir beaucoup de disques, c'est lent, contrairement à une autre époque où les artistes pouvaient sortir des albums plus souvent. Dans dix ans, on aimerait avoir joué dans tous les villages et patelins du monde, fait une tournée en Afrique, et être dans une belle santé spirituelle, ouverte, pas aigrie, en paix ... Et aussi, avoir réussi à bien vivre ce mode de vie : on voit trop de groupes fatigués par les tournées, abîmés par le temps. Bref, notre rêve, c’est de faire plein d'albums et d’être au top dans nos têtes !
Il y a un vrai phénomène capillaire chez vous. Il faut avoir les cheveux longs, bruns et bizarrement coiffés pour vous écouter ?
C'est en tous cas un critère pour intégrer le groupe, on avait fait cette demande au casting, il n'y avait que des chevelus (rires). C'est un moyen de profiter de notre jeunesse, de notre capital capillaire ... Mais pour nous écouter, pas de restriction : on peut être chauve ou albinos, aucun problème.
Est-ce qu'il y a une question qu'on ne vous a jamais posée en interview et que vous aimeriez qu'on vous pose ?
Quel est l'âge du capitaine ? Ou bien, si la journaliste est une femme, comme toi, oui, il y a bien une question qui nous ferait plaisir ... Par exemple, dans cette salle intime (leur studio d'enregistrement, NDLR), on pourrait nous proposer qu'il se passe quelque chose, un gush sexuel ... ! Non, plus sérieusement, on ne nous a jamais posé de questions sur le sens de la vie, le but de nos existences, un truc un peu loin de la musique. On répondrait qu'il faut travailler sur soi, apprendre à se connaître, vraiment en profondeur ... Et puis aimer et être aimé. Oui, chez les Gush, on aime bien les phrases toutes faites !
Un petit mot de la fin pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Vincent : Gush crush !
Mathieu : Gush touch !
Yan : J'adore les couvs de Marie Claire !
Xavier : Même si on n'est pas là, t'inquiète on sera toujours là !
Et pour vos fans ?
Yan : Viens !
Mathieu : Come to my house !
L'article (raccourci) sur le site web de Marie Claire à lire ici.
Crédits photos :
www.lachambreblanche.com et www.maho-photos.com