Toujours très à l'aise un micro à la main, Barack Obama a su émouvoir l'assemblée par ses envolées lyriques, son esprit tolérant et la finesse de ses approches. Sans jeter un regard à ses notes, le président américain a caressé, expliqué et même parfois gentiment grondé. En revanche, il a peu proposé.
Obama -Le cycle de la méfiance doit s'achever
envoyé par Chayma31. - L'info video en direct.
Tout le monde veut la paix, mais laquelle? Chrétien, musulman ou simple "humaniste", Barack Hussein Obama (comme il aime le rappeler lui-même) est peut-être en fait un adepte de la philosophie grecque qui aurait pris des cours de rhétorique : logos, pathos et ethos. Logique, charme et vertu. Mais une vertu humaniste qui tend quelques fois vers une forme de relativisme ambigu parce que politique. Bien qu'il en ait le charme et l'intelligence, Obama n'est bien-sûr pas le diabolique "Président" décrit dans le diamantesque roman de Michael D. O'Brien, Père Elijah. Mais nous ne devrons jamais oublier qu'il est avant tout un homme politique qui doit gérer ses contraintes propres, comme le démontre sa volonté de voir la Turquie intégrer l'Europe.
Tout le monde veut la paix, mais laquelle? Quand Barack Obama transmet un "salam alaykoum", il transmet une paix qui n'est autorisée qu'entre frères musulmans. Cette expression pleine de sens, apparue dans la langue arabe avec le Prophète, est en effet normalement interdite aux non-musulmans. Or les religions ne sont pas seulement des étiquettes. Quand il évoque les "enfants d'Abraham", il choisit ses mots pour convaincre son auditoire et c'est son job. Mais c'est faux. Autour de nous, les gens connaissent-ils les différences fondamentales entre les trois religions monothéistes? Savent-ils que le Christianisme est la seule foi en un Dieu fait Homme qui a vécu parmi nous, souffert pour nous, démontré en s'incarnant l'Amour qu'il exigeait de nous? Le christianisme est une expérience personnelle de Dieu et elle est unique. Issu du Judaïsme qu'il a choqué dans les premiers siècles, le Christianisme en est un renouvellement. Antérieur à l'Islam, il ne l'a pourtant jamais inspiré sur les croyances fondamentales : l'Incarnation, la primauté de l'Amour, l'absolutisme de la liberté.
Tout monde veut la paix, mais laquelle? Quand Barack Obama s'interroge sur l'interdiction du port du hijab en France et sur la liberté religieuse dans le monde musulman, met-il ses deux critiques sur le même plan? Alors que la libre pratique de l'Islam est répandue dans l'ensemble des pays occidentaux, la conversion est encore synonyme de crime dans la plupart des pays musulmans de la planète. Là encore, l'animal politique Obama fait passer ses messages en douceur pour rompre avec l'ère Bush. Mais n'oublions pas le message.
Aussi le président américain dit-il vrai quand il affirme que l'éducation est le principal enjeu des années à venir. Il ne dit pas autre chose que ce qu'avait répété Benoît XVI en Jordanie. L'éducation est clef parce qu'elle permet d'éviter le relativisme, qu'elle pousse à toucher la vérité et que la vérité rend libre (Jean, 8, 31-32). Si on sort du politique pour entrer dans le spirituel, l'espérance du monde n'est pas que tout le monde s'aime et se comprenne comme Oui-Oui dans sa petite voiture mais que l'humanité progresse humblement dans sa route vers Dieu. Il est plus facile au politique Obama de se faire aimer en relativisant qu'au spirituel Benoît XVI de se faire comprendre en affirmant sa vérité.
BeniNews n'est pas un blog politique et la paix que nous souhaitons développer est une paix spirituelle. Une paix pleine et entière. Une paix des cœurs. Cette paix qui sera le fruit du théorème de la raison : la raison conduit à une liberté qui mène vers Dieu.
Ce week-end, nous vivrons deux événements majeurs. Le souvenir d'un débarquement qui sauva l'humanité et les élections d'une Europe construite pour éviter une nouvelle guerre. Cette Europe, Saint Benoît en est le saint patron et c'est lui qui nous a dit :
"Cherche la paix, poursuis-la avec ardeur." (Règle de Saint Benoît)