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Tenir tête, même si on rit de vous.

Publié le 05 juin 2009 par Didier Vincent
Arrête ton char !



Comment oser comparer ces deux vidéos, les arc-bouter l'une l'autre, les opposer en les rassemblant. L'insignifiant et le sur-signifié, la tête de mule et le héros politique. On va donc jouer ses La Fontaine en herbe ou bien poétiser en faisant remarquer que bouter des monstres d'acier est question de détermination, et non de force.
La détermination, un sacré concept, ça ! Des rivières et des fleuves s'y sont usés qui se sont détournés pour contourner un vulgaire caillou sans aucune valeur, autre que celle d'être là. Devant. Existant. Déterminé à exister, ni plus ni moins.
Ces deux images se ressemblent, sont jumelles en ce sens que cette folle détermination dilue l'opposition : la force a perdu d'avance. Et c'est sans doute une des leçons de l'histoire que la force brute finit toujours tôt ou tard par perdre grâce à ces poètes qui personnifient l'image : David contre Goliath.
Ce bouc ne s'y fie pas qui symbolise ses coups de corne. L'homme àu 4X4 rit, mais recule. Le pilote du char recule aussi, en un sens.
Dès qu'on a reculé d'un millimètre, la partie est perdue : l'imposante force ne sert rien contre un symbole, contre l'infini de la volonté.
Parce que, si ce véhicule anéantit l'animal, si ce char écrase cet homme, si nous même -et souvent- voulons piétiner l'autre, nous savons bien, au fond de nous, que notre dignité ne résistera pas à cette bravache posture. Que la dignité, dans ce cas là, c'est de capituler avec bienveillance, ranger le mépris dans la poche à oubli.
Cet animal qui menace sans méchanceté qui dit "C'est mon univers ici et toi tu recules, gros nase à roulettes" et ce gars avec ses deux sacs de commissions qui dit "C'est mon pays ici et toi tu recules, gros con à chenilles", ces deux vidéos illiustrent, dans deux registres différents, la même idée.



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