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Les premiers signes d'essouflement du rebond en cours depuis mars apparaissent sur les indices.
a) Les volumes sont en chute libre sur le Dow, et baissent aussi sur le SP500 (de façon moins marquée), et le chaikin money flow confirme cette
situation :
b) Exprimé en onces d'or, le SP500 forme une figure de sommet bien nette, la même remarque peut être faite sur le dow exprimé en euros.
c) Des divergences haussières apparaissent sur le VIX, dont les points bas sont de plus en plus hauts depuis 2 semaines.
d) Le put-call ratio (moyenne à 20 jours, utile pour cerner les grandes tendances) est au plus bas depuis novembre 2007, et semble amorcer une figure
de creux.
e) Le bull bear spread est à son plus haut niveau depuis le début 2008, à 17,2%, et même les économistes pessimistes comme Nouriel Roubini (qui a
produit de nombreuses analyses intéressantes sur la crise en cours, bien qu'ayant assez fortement sous-estimé son importance, au moins à ses débuts) semblent commencer à croire à une reprise. La
progression de cet indicateur depuis trois mois (+37%) correspond à l'amplitude habituelle de ses plus grandes vagues de hausse.
Il n'y a pourtant pas la moindre raison fondamentale qui permette de croire que les plans de relance actuels puissent avoir un quelconque autre effet que d'aggraver encore la situation.
Je suis d'accord avec les analystes qui anticipent une récession en W, mais certainement pas sur l'endroit où nous nous trouvons dans ce W (dans le premier quart de la branche descendante...qui
peut quand même avoir quelques zigzags ponctuels de quelques mois vers le haut !).
Dans le contexte d'une crise provoquée par la plus grande bulle de crédit de l'histoire, certains estimeront peut-être que le fait que la dette totale des USA soit
passée de 350% au debut de la crise à 373% au 1er trimestre 2009 (et certainement plus au T2 2009, les chiffres seront disponibles le 11 juin), est un signe
d'amélioration.
Ils restent persuadés que la dette du système peut augmenter infiniment, que les pays émergents seront toujours enthousiastes à l'idée de travailler pour livrer gratuitement aux cigales que nous
sommes tous les produits dont nous avons besoin, et que nous pourrons continuer éternellement à les payer à l'aide de reconnaissances de dettes pour consommer toujours plus sans
produire...
Laissons ces experts croire à leurs rêves de reprise durable, laissons les imaginer que l'impression de quelques milliards de morceaux de papier va constituer pour
nous une création de richesse et une croissance grâce à la relance du "Saint-Graal du boomer de base", la "consommation"...et regardons les faire de loin !
N.B : Il n'y a évidemment ici aucune attaque de ma part contre une catégorie d'âge, mais contre une forme de pensée excessivement hédoniste qui s'est
développée à la fin des années 60 et qui peut se recontrer dans toutes les tranches d'âge aujourd'hui. Vouloir profiter de la vie est une excellente chose, mais vouloir profiter de la vie
avant d'avoir produit ce dont on a besoin, en vivant aux crochets d'autres pays et des générations futures ne peut que conduire à une impasse totale.
En conclusion :
- La période actuelle me semble être une bonne opportunité pour alléger ou même solder les positions actions pour
ceux qui en ont (sauf rares cas particuliers d'actions non sensibles aux indices généraux). Même si les indices peuvent encore gagner 5 ou 10%, il est prudent de sortir aux niveaux actuels après
un rebond des indices de 35 à 40%.
- Elle constitue un point d'entrée possible pour des positions baissières, vu les signaux
d'essouflement donnés plus haut. Il est encore risqué vu que les indicateurs de sentiment de marché ont encore une marge de progression pour atteindre un niveau d'optimisme extrême, et qu'aucune
rupture de la tendance haussière n'est visible pour le moment. Les plus prudents attendront d'être à 20-25% sur le bull/bear spread, 22-25 sur le VIX, au risque de rater le début du retournement. Cela supposerait un SP500 nettement au dessus de 1000, et l'invalidation des signaux
d'essouflement du rebond que j'ai donnés plus haut.
Pour ma part j'ai commencé à prendre des positions baissières pour un peu plus de 20% de mon portefeuille.
Au niveau des devises, il y a sans doute aussi une opportunité à la baisse sur la parité euro/dollar à moyen terme
(quelques semaines à 3-4 mois) vu le consensus haussier record présent actuellement sur l'euro.