Avant tout quelques chiffres. Le marché français du jeu vidéo représente 6,7 % du marché mondial, celui des serious games seulement 0,6 % : le transfert de compétences d’un secteur à l’autre s’impose en effet. Le marché professionnel du Web 2.0 pèsera 4,6 Md$ en 2013 selon Forrester, ce qui correspond à une croissance annuelle de 46 %. Ce serait dommage de rater le train !
On apprend beaucoup de choses de l’appel à projet du gouvernement et d’abord une définition courte et efficace du Web 2.0 : « Les services participatifs et sociaux sur Internet ». Participatif : où les internautes agissent. Sociaux : où ils interagissent. Limpide. Ensuite, l’orientation clairement professionnelle de l’appel : sérieux, les jeux ; pour les entreprises, le Web 2.0.
Enfin, l’ouverture vers les projets de nouveaux usages, au delà des technologies ! C’est, je l’espère, un début de prise de conscience que pour le Web – qu’il soit Internet ou Intranet – la technologie ne suffit pas pour faire basculer les usages et la culture d’une logique hiérarchique et cloisonnée vers une dynamique en réseau et ouverte. On ne peut pas utiliser avec efficacité les outils 2.0 avec une culture 1.0, et les entreprises doivent être accompagnées et formées pour combiner leur culture avec ces nouvelles approches. Le coût décroissant des outils Web 2.0 ne doit pas masquer le nécessaire investissement en services et formation.
Sur quel terrain, en ce qui concerne le Web 2.0, arrive cet appel d’offres ? Côté éditeurs, nous n’avons pas en France à rougir de la comparaison avec les Etats-Unis ou avec le reste de l’Europe. Affinitiz, Bluekiwi, Feedback 20, Jamespot, Personall, Portaneo, Slideo, Talkspirit, Xwiki, Yoolink sont toutes des solutions dédiées aux entreprises, déjà technologiquement mâtures, développées par des sociétés françaises (eh oui, le nom est trompeur) et dont le marché est international (mes excuses à ceux que j’ai oublié, merci de vous signaler). Un coup de pouce pour leurs innovations sera le bienvenu. Côté sociétés de services, l’offre est plus jeune, comme d’ailleurs la prise de conscience d’un besoin d’accompagnement des usages, mais la présence de quatre d’entre elles pour la première fois au Salon Intranet 2009 est un signe encourageant.
Certes le délai est bien court pour le dépôt de dossier (avant le 6 juillet) et comme le souligne l’article de 01net., les examinateurs auront plus de temps pour étudier les dossiers que les candidats pour les rédiger, mais cela privilégiera des projets déjà en gestation, donc courageux en ces temps d’investissement frileux.
Bonne chance donc aux candidats, et rendez-vous en septembre pour les résultats.
Marc de Fouchecour, article publié sur 01net pro