Faut-il interdire les syndicats ?

Publié le 05 juin 2009 par Sylvainjutteau
En France, il y a trois niveaux de négociation syndicale.
1- Le niveau national interprofessionnel
2- Les branches professionnelles, au nombre de 680
3- La négociation d'entreprise
Aujourd'hui, il ne reste plus que 8% des salariés qui sont syndiqués, et la plupart des salariés qui sont syndiqués sont désormais des salariés des syndicats, des salariés détachés à plein temps auprès des syndicats, des salariés disposant d'emplois à statut protégé tel que le délégué syndical ou les fonctionnaires, ou des retraités.
La désyndicalisation pose un problème de représentation pour les négociations au niveau des branches professionnelles qui ont les effectifs les plus faibles. En effet, 400 branches professionnelles emploient moins de 5000 salariés.
Le syndicalisme en France a une histoire douloureuse, faite de divisions idéologiques et d'hostilité de la part du pouvoir central. Entre la loi Le Chapelier de 1791 qui a interdit les corporations de métier, et l'interdiction des syndicats par le régime de Vichy, les jacobinistes de tout poil ont toujours su s'acharner contre ce corps intermédiaire. A cela il faut ajouter que le privilège de représentation accordé à quatre centrales syndicales associé à un financement public des syndicats, ont emprisonné la force véritable du mouvement syndical, qui s'est majoritairement retranché dans un métier de contestation et de blocage, spécialité dans laquelle on peut reconnaître leur talent.
Certains rient sous cape en attendant la disparition complète des syndicats, qu'ils associent au blocage de la France et à son handicap économique. C'est une erreur. N'ayons pas peur des syndicats. Les syndicats japonais, américains, allemands, sont autrement plus puissants qu'en France, ce qui manifestement n'a pas été un obstacle à la prospérité économique de ces pays.
Je propose que les syndicats retrouvent leur rôle de détenteurs du savoir faire, et qu'ils soient chargés de gérer la formation professionnelle continue sur leurs fonds propres. Je propose que chaque salarié cotise auprès du syndicat de son choix pour financer cette formation, que cette cotisation ait le statut d'une assurance obligatoire avec un montant minimum, et que l'on prohibe le financement des syndicats sur fonds publics pour préserver leur indépendance.
Les syndicats doivent retrouver leur vraie nature, se rapprocher du savoir faire des métiers, et briser par ce moyen leur spirale descendante.