Je n'avais pas spécialement prévu de regarder l'émission politique de France 2 "A vous de juger", mais comme j'ai commencé en mangeant, je suis finalement resté captif du programme jusqu'au bout. Je ne vais pas vous en faire un résumé exhaustif, ce serait très chiant. Je vais donc me contenter de mettre en valeur quelques moments.
Ce matin, tout le monde ne parle que du clash entre Daniel Cohn Bendit et François Bayrou. Ce dernier, très énervé que le Vert se soit moqué de son obsession présidentielle en déclarant qu'il avait été "touché par la Vierge" lui a ressorti son livre de 1975 où il avait tenu des propos très ambigü sur le sexe et les enfants. Dany le rouge s'est alors énervé en le traitant de minable qui ne serait jamais président. J'avoue que ce n'est pas ce qui m'avait le plus interpellé.
Première chose : la tactique de Xavier Bertrand. Tout au long du débat, il a conservé un ton posé et calme, très professoral, mais finalement artificiel et hors du monde. Il a seriné que l'Europe avait besoin de politique et que grâce à Nicolas Sarkozy et la présidence française de l'Europe, on a montré que c'était possible. C'était un vrai leitmotiv qu'il a répété jusqu'à plus soif. Ca sentait les consignes élyséennes à plein nez. Pour le reste, il a surtout nié le bilan européen de l'UMP et de son groupe du PPE (Parti Populaire Européen) qui a voté toutes les directives les plus libérales comme la suppression des quotas laitiers. Bertrand a même nié ce dernier point alors que Barnier en a lui-même convenu. Trop fort le mec ! Il a osé présenté la semaine des 65 heures comme une avancée sociale ! Trop fort, je vous dis. Comme le disait François Fillon quand on a appris qu'il était Franc-maçon : "Maçon, je savais, mais franc, c'est une surprise !".
Sinon, Bayrou a surpris en entonnant un discours très anti-système rappelant un peu trop à mon goût le discours du Front National. Marine Le Pen et Philippe de Villiers ont entonné leur discours anti-européen sans grande surprise. Martine Aubry a été ennuyeuse, mais ce n'est pas une nouveauté. Jean-Luc Mélanchon et Olivier Besancenot ont été bons dans leur registre de gauche et Cohn-Bendit a été le trublion brillant qu'on connait.
Le plus drôle a été le rôle d'Arlette Chabot, sans cesse mise en cause par les interlocuteurs (mis à part le "gentil" Xavier Bertrand). Que ce soit pour la quasi-absence d'émission sur les Européennes (Mélanchon), les sondages truqués (Bayrou) ou payés directement par Sarkozy (Le Pen) ou pour son manque d'impartialité (à peu près tous), mais quand on montre un peu trop ses sympathies pour l'UMP, ça finit par se payer madame Chabot !
Brice Teinturier était vert de rage quand on a attaqué les sondages et sa défense manquait singulièrement de conviction. En bref, une émission bordélique qui a parfois réussi à déborder de la langue de bois (exception faite du gentil (menteur ?) Xavier Bertrand.
Et maintenant, votons !
Dominik