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“Europe puissance” ou “grosse Suisse” ?

Publié le 05 juin 2009 par Lbouvet

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Ce ne sont pas les sujets de division qui manquent entre Européens. Ainsi, chacun s’en souvient, les pays membres de l’Union se sont-ils profondément divisés en 2003 à l’occasion de la guerre d’Irak. A la question « faut-il ou non suivre les Etats-Unis ? », certains avaient répondu oui (le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne), tandis que d’autres refusaient cette aventure (la France et l’Allemagne au premier chef). Récemment encore, on a vu Nicolas Sarkozy affronter le Commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, à propos de la manière de mener des négociations commerciales internationales sur l’agriculture.

Divergences de vue et divisions ne sont pas illégitimes en tant que telles entre partenaires, elles témoignent d’une certaine manière d’une utile diversité européenne. Simplement, elles deviennent délétères dès lors que l’Union européenne (UE) prétend au rôle d’acteur majeur du système multipolaire international dans lequel les Etats-Unis bien sûr mais désormais aussi la Chine, la Russie, l’Inde ou encore le Brésil font figures de puissances avec lesquelles il faut compter.

Or, l’UE ne pourra jouer un rôle plein et entier dans ce monde-là qu’à la condition de ne pas se contenter d’être une « grosse Suisse » pacifique, riche et prospère mais sans influence sur le cours des événements. L’alternative est bien de bâtir une « Europe puissance », non tant pour faire plaisir aux vieilles gloires nationales qui auraient du mal à décrocher après avoir dominé le monde pendant des siècles mais plutôt pour s’assurer que la marche du monde à venir est conforme à la fois aux valeurs et aux intérêts européens.

Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin le 5 juin 2009.


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