Reflet de Société souhaite lancer une grande réflexion collective en ligne sur l’état et l’avenir de la presse communautaire au Québec. Les problèmes soulevés dans cette série de cinq textes font échos aux préoccupations exprimées par les membres de l’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) lors du congrès de l’organisation les 1-2-3 mai 2009. Nous invitons les internautes de tous les horizons à prendre part au débat. Le troisième texte porte sur la relève des journaux communautaires.
Relève dans la presse communautaire
Vu le peu de revenus qu’elle génère, la production de la presse communautaire au Québec repose sur l’implication bénévole de ses artisans. Ceux qui ont le plus de temps à donner sont habituellement ceux qui ne doivent pas consacrer l’essentiel de leur temps à un emploi. La grande majorité des membres de l’AMECQ est donc constituée de retraités ou de semi-retraités. Les personnes de cette catégorie d’âge sont en effet des bénévoles idéaux, dotés de l’expertise et des savoir-faire acquis lors de longues carrières et n’ayant pas de soucis d’argent. Plusieurs des bénévoles qui portent des journaux sur leur épaules sont présentement âgés de plus ou moins 70 ans. Si une relève ne se manifeste pas, plusieurs titres sont appelés à disparaître d’ici 10 ou 15 ans.
Jeunes et journaux communautaires
On peut trouver un certain nombre de jeunes dans les salles de rédaction des journaux communautaires. Ceux-ci sont toutefois habituellement de passage, utilisant l’expérience qu’ils y gagnent comme carte de visite avant de faire le saut dans les médias conventionnels. Le journal Le Monde, du quartier Saint-Michel (Montréal), ainsi que Reflet de Société, embauchent d’ailleurs un grand nombre de stagiaires issus des écoles de journalisme. Ces jeunes ayant goûté au journalisme communautaire y reviendront-ils une fois leur carrière achevée? Difficile à dire. L’exode des jeunes dans les régions éloignées des grands centres complique aussi le recrutement de la relève.
Groupe d’âge homogène
Cette question de la relève a créée une petite bombe lorsque je l’ai soulevée durant le congrès de l’AMECQ le mois dernier. J’en ai ensuite entendu parler toute la fin de semaine. Le groupe d’âge des participants à ce congrès était d’ailleurs assez homogène pour que le directeur général de l’AMECQ, Yvan Noé Girouard, m’avoue plus tard mi-blagueur qu’il avait été surpris de me voir (j’ai 27 ans) dans les couloirs de l’hôtel où se tenait l’événement.
Relève et nouvelles technologies
Une chose est certaine: la question de la relève est intimement liée à celle de l’utilisation des nouvelles technologies dans la production des journaux communautaires. La prochaine cohorte de pré-retraités aura en effet utilisée les nouvelles technologies de l’information durant une longue période, voire la majeure partie de sa carrière. Il est loin d’être assuré qu’ils souhaiteront utiliser les méthodes de travail ‘traditionnelles’ encore en vigueur dans bon nombre de médias communautaires. Nous aborderons cette question des nouvelles technologies dans le cadre du billet de la semaine prochaine.
Réactions et commentaires
En attendant, nous souhaitons connaître votre point de vue sur la question de la relève dans les journaux communautaires. Il nous fera aussi grandement plaisir de lire vos expériences à ce propos et, pourquoi pas, vos solutions. L’équipe du journal Le Saint-Armand parlait d’embaucher des stagiaires provenant des écoles de journalisme au cours des prochaines années. Ont-ils commencé à entreprendre des démarches en ce sens? Existe-t-il d’autres initiatives? La question de la relève vous préoccupe-t-elle?
Nous avons hâte de lire vos réactions et vos témoignages.