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Dimanche, j'irai à la pêche... Ou pas !

Publié le 04 juin 2009 par Flopy

footerbbb2Il y a quelque temps, un billet de Mademoiselle S. m'a fait tout drôle (oui, parce que bon, je n'écris plus depuis des mois, mais je lis quand même, faut pas déconner).
Selon un informateur bien informé ayant ses entrées au Ministère de la Vérité, Mademoiselle est bôôôcoup plus jeune que moi. Pourtant, nous partageons à peu près les mêmes souvenirs, les mêmes débuts de sensibilisation à la politique. (L'Heure de Vérité m'a particulièrement marquée. D'une part parce qu'à l'époque, je ne comprenais pas grand chose à ce qui s'y baragouinait ; d'autre part, parce qu'il se trouve que le présentateur de l'émission a été maire de la petite ville de banlieue où j'ai grandi, avant de mourir d'une "longue maladie".)
Pour revenir au billet de Mademoiselle, l'effet bœuf qu'il a produit tient moins aux mots qu'elle emprunte à l'un de nos plus grands poètes pas encore morts, qu'à la description du monde dans lequel nous avons grandi et s'est éveillée notre conscience politique. Monde qu'on imaginait perfectible, mais pas moribond. Du coup, après lecture, l'idée m'a effleurée que peut-être, on était quelques uns à éprouver la sensation physique que tout s'écroule sous nos pieds sans qu'on puisse y faire grand chose (mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire du tout, hein !).
Parce que c'est l'une des grandes forces de cet Ordre Nouveau (qui ressemble étrangement à un grand bond en arrière, mais bon, passons) : qu'est-ce qu'on se sent seul et isolé quand on ne partage pas l'enthousiasme ravageur d'un Lefebvre, le panache d'une Morano, le volontarisme d'un Besson, la candeur d'un Bussereau, ou la foi d'un Guaino... D'ailleurs, il suffit de jeter un œil au Courrier International, de temps en temps : vu de l'extérieur, on est tous (plus ou moins) sarkozystes (de la même manière que pour nous, Français, tous les Italiens étaient plus ou moins berlusconiens, il n'y a pas si longtemps...). L'opposition est inexistante, ou inaudible, ou les deux. On veut résister ; on fait des grèves, des rassemblements, des salons, des manifs, on lance des pétitions, tout ça. Et en fin de comptes, il se passe quoi ? Pas grand chose. Voire que dalle. On parvient tout juste à intéresser suffisamment les médias pour qu'ils nous fassent passer pour des espèces de dinosaures, des nostalgiques de l'Ancien Monde, des réfractaires au Changement, voire carrément pour des terroristes.
Mais je m'égare...

En fait, ce qui m'a vraiment fait tout drôle, c'est qu'après avoir lu ce billet, j'ai réalisé que pour la première fois de ma vie, je n'avais absolument au-cu-ne envie d'aller voter. Pas le moindre petit frétillement à l'idée de tendre ma carte d'électeur à un type qui se retient (mal) de bailler, pas la moindre excitation à l'idée d'entendre « a voté ! », rien ! Faut croire que l'adoption du "mini" Traité Européen par voie parlementaire m'est resté méchamment coincée en travers de la gorge...

Et comme pour enfoncer le clou, peu de temps après, je suis tombée là-dessus :

Qdleuropeveut

[Cliquez pour agrandir... Enfin, c'est vous qui voyez.]

J'en conclus - un peu hâtivement peut-être, mais rien n'est moins sûr - que l'Europe se passera très bien de ma voix*. D'ailleurs, je serais prête à parier qu'on ne veut pas la même chose, Elle et moi.

* Ça ressemble à une décision définitive, mais ça n'en est pas une. Si ça s'trouve, j'irai voter blanc...


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