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Ma France D'En Bas.

Par Mélina Loupia
Ceux qui me connaissent vous diront que c’est uniquement géographiquement que je me situe ainsi. Ils n’auront pas tort, j’ajouterai simplement que pas que.   Attention, je ne viens pas ici chercher l’épaule sur laquelle pleurnicher mon sort.   Je tente juste de faire un état des lieux, des fois que quelques détails auraient échappé à certains dont le complexe de supériorité rend aveugles et méprisants. Rangez votre sourire dédaigneux ou passez votre chemin, aujourd’hui, à la facilité de fermer les yeux ou faire la sourde oreille s’ajoute celle de cliquer ou de zapper.   Alors oui je fais feu de tout bois.   Quand un éditeur accepte mon manuscrit, je fonce. Quand un journal départemental me propose un papier, j’accepte. Quand un autre me propose une interview, je prends. Quand une radio régionale m’offre 5 minutes d’antennes, j’y vais. Quand une autre locale et associative me donne 1 heure, je saute partout. Quand un blogueur veut me rencontrer, et qu’il m’oublie, j’y crois. Quand un éditeur promet de m’appeler, j’attends, avec mes téléphones dont je vérifie toutes les 5 minutes l’état de bon fonctionnement. Quand une voisine m’embauche pour une semaine de vendange, je m’organise. « Je te rappelle », « Je t’oublie pas, mais je suis débordé(e) », « Courage, ça va passer »… Je suis vaccinée.   Ensuite, que ces petits arrangements de bouts de chandelles avec l’accent qui chante vous fasse sourire ou même rire, j’en suis ravie, l’humour dont on m’accorde le sens va au-delà de mes espérances. Que je courre droit au mur parce que je suis profane, inculte et d’en bas, je ne vous ai pas attendus pour le constater, d’autant plus que ce ne sont là que les seuls moyens dont je dispose, de ma France d’en bas, pour tenter de lever le nez. Que vous m’oubliez, me détestiez, me preniez en pitié ou en grippe, finalement, même si ça me transperce le cœur, je m’en remettrai.   Je continue mon chemin, je suis franchement contente de ce que j’ai fait. Je n’ai pas eu tort de croire que vraiment, ceux d’en haut allaient m’aider, même si c’est la pensée magique, je m’en fous, elle m’a aidée à avancer et à comprendre que seule, c’est finalement mieux que mal accompagnée. Je suis certainement naïve, innocente et crédule, mais j’aime avoir cet espoir, même fugace.   Je suis une mère de famille, mariée,  au chômage, dans la merde. J’ai pas de meuble suédois dans ma maison. J’ai pas de grande ville tendance à côté de chez moi. J’ai pas de relations publiques influentes. J’ai pas de diplôme phosphorescent dans mon cv. J’ai pas de descendance à particule. J’ai pas de vocabulaire d’agence de comm’.   J’ai des idées dans la tête. J’ai des projets sous le pied. J’ai des gens dans le cœur.   Mais je suis de la France d’en bas.

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