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Plaidoyer pour une autre croissance…

Publié le 04 juin 2009 par Martinez

Remi GuilletCet article a été écrit par Rémi GUILLET aujourd’hui retraité. Ingénieur de l’Ecole Centrale Nantes (ex ENSM promotion 1966) il est aussi Docteur en Mécanique et Energétique (Université H. Poincaré-Nancy 1-2002) et diplômé en Economie/Gestion (DEA Université Paris 13-2001).

''Son activité professionnelle l’a amené à travailler essentiellement en recherche appliquée dans le domaine de la combustion. Il s’est fait notamment connaître pour ses travaux sur la « combustion humide », recevant un Prix « Montgolfier » des Arts chimiques en 2002 (Prix décerné par la Société d’Encouragement de l’Industrie Nationale).
Il a été en charge du secteur Energie/BTP au siège de OSEO entre 1995 et 1998…''

La devise « Plus vite, plus haut, plus fort » attribuée à Pierre de Coubertin (en réalité due au père Didon à la fin du 19ème siècle) et communément associée aux jeux olympiques modernes n’aura pas marqué que les esprits sportifs. Pour preuve, les nombreuses réussites technologiques qui s’y rapportent, dans le domaine des transports terrestres et aériens, du spatial, dans le domaine de la construction navale, du bâtiment… Plus fort pouvant se décliner de mille manières, on pourra alors faire allusion au domaine du micro, puis du nano, en informatique, dans le domaine médical…

Mais ce toujours « Plus » qui restera une marque indélébile du 20ème siècle a souvent montré son versant sombre: accumulation de capital et consumérisme outranciers de riches de plus en plus riches à côté de pauvres de plus en plus pauvres, qu’il s’agisse des pays ou des individus, gaspillage de notre patrimoine planétaire, impact désastreux de nos activités sur l’environnement… Crise du partage, de la solidarité « spatio-temporelle », constatée ou prévisible… Que laisserons-nous à la jeune génération et aux suivantes?

Quant au milieu sportif, il doit désormais vivre avec la gangrène du dopage, laissant planer le doute sur chaque exploit inattendu!

En vérité, au plan économique, le 20ème siècle aura répondu à une quête vertigineuse qui débouche aujourd’hui sur une crise économique, sociale, écologique (dimension la plus irréversible) majeure, conséquence d’abus en tous genres, se traduisant par un tissu économique et social qui se délite, un chômage massif, une jeunesse désabusée….

Certes, l’homme a besoin de rêve et de vertige, mais sans vouloir nous attarder sur cette nécessité psychologique, interrogeons-nous sur la nécessité d’assouvir tous nos rêves… dans leur démesure! Pensons au Don Quichotte de Cervantès et à sa « Quête (1) », qui sublime le rêve en acceptant son inaccessibilité!

La crise aux multiples faciès que nous subissons nous somme de prendre du recul par rapport aux défis qui auront animé le 20ème siècle … et d’en inventer de nouveaux, plus empreints d’humanisme et plus respectueux de notre unique espace vital: la Terre! …

Une croissance solidaire et équitable…

Quelques pièges sémantiques…

Tout d’abord, nous avons conscience que l’association des termes « croissance » et « équitable » fait penser inévitablement au « commerce équitable » qui est un concept désormais connu. Ce concept sera cependant connexe à ce texte (si ce n’est le rappel que le commerce équitable est un épisode de la lutte existentielle mais inéquitable entre un « pot de terre » -les petits producteurs…et pas uniquement ceux du « Sud », qui auraient besoin que l’avenir leur procure une armure – et un « pot de fer » -les mastodontes de la distribution- chacun étant par ailleurs concerné par la problématique de « nouvelle croissance » dont il est question ici).

Ensuite nous regretterons que le défi de « développement durable », qui s’inscrit parmi les réponses aux problématiques environnementales et raréfaction des ressources, qualifiant désormais le moindre projet, soit en passe de devenir un slogan. Abusivement employée, l’expression semble déjà galvaudée. En tous cas, née pendant une période de défi mercantile et consumériste, elle peut mener à une certaine confusion et nous en sommes devenu méfiant.

A ce propos, on pourra noter qu’avec la crise actuelle le discours écologiste et le soutien au développement durable semblent passés au second plan : un signe à méditer!

Ainsi, pourquoi encore et toujours fonder notre développement, nos espoirs d’accomplissement collectif et individuel sur la production de toujours plus de richesses marchandes, nous référant à la seule croissance (de PIB): hypocrisie pour les uns, puérilité pour d’autres, acceptation de notre impuissance à changer le monde pour une dernière catégorie?

Il semble bien que sortir de la crise par le haut, éviter l’effet culbuto pour en revenir à la situation antérieure, impliquent une autre approche, une réflexion élargie, plus transverse au domaine économique et au domaine social, une approche plus soucieuse d’environnement, avec le défi d’un meilleur partage, de plus d’équité et de solidarité dans l’espace, entre les pays et les individus, dans le temps, entre les générations.

Si toutes les idées, d’où qu’elles viennent, doivent être accueillies et débattues, l’approche scientifique restant la référence, la dimension écologique de la crise, sa transversalité, nous incitent à nous interroger sur les inconvénients d’une organisation universitaire sectorisée, avec un cloisonnement étanche entre les disciplines, économiques, sociales…et les autres, alors que le rapprochement, la confrontation des idées sont devenues essentielles.

Ainsi, les sciences économiques étant souvent des sciences économétriques, statistiques portant sur l’existant ou l’ayant existé, concernant des indicateurs qui généralement ignorent les conséquences sociales de tel ou tel choix économique (penser par exemple au dilemme profits/emplois) laissent-elles encore quelque chance à la créativité, à une innovation radicale, en rupture avec le « modèle économique » existant?

Quant aux sciences sociales, ne sont-elles pas gagnantes quand elles se rapprochent des autres sciences à commencer par les sciences économiques? Au final, bien trop peu de travaux scientifiques transversaux semblent aujourd’hui au service de la préoccupation écologique, de l’approche socio – économique, pouvant servir de tremplin à une approche élargie de l’économie, à une « autre croissance ».

Ce plaidoyer nous donne cependant l’opportunité d’apporter notre contribution au débat qui ne manquera pas de s’instaurer… pour un changement de cap, voulu ou contraint, mais devenu indispensable (même s’il apparaît encore très peu probable pour le plus grand nombre!).

… Dans l’entreprise

L’entreprise étant une des organisations les plus naturellement destinées à la production de richesses, nous évoquerons nos propres réflexions à propos d’un « autre partage » de la valeur ajoutée produite par l’entreprise, entre les salariés et ceux qui apportent le capital (voir le livre « Pour plus de solidarité entre le capital et le travail ou de nouvelles chances pour l’emploi » et les articles associés sur le site des éditions l’Harmattan (2) ).

Equité et solidarité se traduisent alors par de nouvelles modalités de rémunération pour les acteurs internes (salariés, managers…) et les acteurs externes (les actionnaires). Des modalités de rémunération « hybrides » qui positivent aux yeux de tous la hauteur de la masse salariale et celle des profits, en même temps qu’elles induisent de la flexibilité dans la rémunération des salariés (à l’image de la pratique française de la prime de participation aux résultats) et de la sécurité dans la rémunération des actionnaires (grâce à une part de leur rémunération sécurisée car indexée sur la masse salariale) et visant à les fidéliser à l’entreprise. Des dispositions dont la mise en pratique donne lieu à des négociations débouchant sur une répartition de la valeur ajoutée et du risque jugée par tous les acteurs comme étant la plus équitable… et permettant également de mettre en pratique leur solidarité, notamment en cas de difficultés (voir par exemple l’article « Un modèle de rémunération solidaire et équitable comme alternative à la faillite de l’entreprise »).

Avec ce modèle on ne peut plus confondre « rémunération » et « salaire », ce dernier n’étant que la composante prédéterminée de la rémunération. Afin d’appréhender au mieux ce qu’apporte sa mise en place, il faut aussi préciser qu’elle peut être une opportunité pour augmenter la rémunération des salariés (les négociations en décident)… tandis que l’introduction de la part flexible permettra ensuite d’ajuster les rémunérations en fonction des résultats réels futurs de l’entreprise…

Dans le même temps et dans la plupart des cas, cette flexibilité va se traduire par une diminution des charges salariales et des charges sociales qui sont indexées sur les premières, amenant du même coup les entreprises à être plus compétitives…et plus enclines à l’embauche de salariés.

Par ailleurs, on stigmatise désormais et à juste titre la disparité des rémunérations entre dirigeants et salariés et même entre diverses catégories de salariés d’une même entreprise : un « éventail » des salaires qui s’est abusivement ouvert depuis quelques décennies, arguant l’existence d’un marché international de patrons de haut niveau. Il semble bien qu’avec la crise, parachutes dorés et autres rétributions excessives soient des situations d’iniquité devenues inacceptables et fort justement… revisitées. Notre point de vue a été exprimé dans l’article intitulé « A propos de la rémunération des dirigeants: une proposition équitable » où il est montré comment le modèle de partage rappelé au dessus peut être étendu au management.

Mais la solidarité doit aussi concerner la dimension temporelle, les générations, le monde des actifs et celui des retraités. Même si, en France, les « 35 heures » ont plutôt « plombé » les discussions sur ce sujet, le partage du travail entre les jeunes et les moins jeunes est devenu un problème sociétal qui doit être considéré comme touchant à l’intégrité d’une nation. Plutôt qu’aider à la fermeture d’une entreprise, il est hautement préférable, des points de vue micro et macro économiques, de la sauver avec (tous) ses acteurs en partageant le travail et la valeur ajoutée…qui restent! (A nouveau, on fera référence à l’article proposant « …une alternative à la faillite… »). Pour les retraites, une indexation au moins partielle sur le PIB n’irait-elle pas, elle aussi, dans le sens de plus d’équité et de solidarité avec les actifs ? Autant de propositions à méditer par les instances politiques.

En réponse à l’iniquité de la mondialisation des échanges

Généralisé, les nouvelles modalités de rémunération dans l’entreprise que nous proposons deviennent aussi une piste pour plus d’équité dans les échanges internationaux....

En effet, nous l’avons rappelé plus haut, la mise en place du nouveau modèle va rendre les entreprises de l’Europe Occidentale plus compétitives… face à leurs concurrentes des pays de l’Europe de l’Est, face aux pays émergents. En cela, ce modèle est une vraie piste pour contrer à la fois les attraits de la délocalisation et la concurrence inéquitable des pays émergents.

Appliqué aux pays émergents affichant une forte croissance, acceptant donc le principe d’une répartition négociée de la valeur ajoutée (comme le veut le protocole d’application du modèle préconisé), aboutira à plus ou moins court terme à plus de rémunération pour le travail… avec, dans le même temps, la pression d’une concurrence des pays occidentaux re-dynamisée. Alors le mouvement pourra se « consolider », les pays émergents devant davantage écouler leur production vers leur population devront nécessairement octroyer davantage de moyens à leurs salariés - consommateurs locaux. En fait, il y a là, perspective de nouveaux équilibres dans les échanges internationaux, équilibres plus « médians »… par comparaison avec le déséquilibre vers le « plancher » engendré par le dumping social.

On peut aussi prévoir que cette tendance à plus de production - consommation locale sera accentuée par une forte augmentation des coûts du transport liée à une forte augmentation du prix des hydrocarbures devenus plus rares et plus recherchés (sans réels substituts quand il s’agit d’énergie pour le transport aérien, voire terrestre, le cas du chemin de fer étant mis à part) …sans oublier ce que deviendront les taxes sur les carburants dans un tel contexte!

Un peu d’histoire à propos des taxes sur les carburants aériens mérite d’être rappelée…

Pour développer l’industrie aéronautique et le transport aérien au lendemain de la 2ème guerre mondiale, la convention dite de Chicago a interdit la taxation du kérosène… Et cette convention est toujours appliquée… A l’opposé des recommandations de la récente mission chargée de la relance de la croissance (en France) qui préconisait le développement du low-cost aérien et donc ne pouvaient envisager la remise en cause de ladite convention de Chicago, une recommandation opposée mérite d’être présentée ici, se justifiant par deux arguments.

D’abord simplement pour raison de contribution comparativement très élevée à l’épuisement inéluctable de la ressource pétrolière (exprimé en équivalent pétrole par km et passager, un avion consomme 4 fois plus qu’un train (3)), mais surtout pour raison de catastrophe environnementale…

Même si cela ne concerne que 5 à 10% des hydrocarbures consommés pour le transport, l’impact du transport aérien a (très probablement, des études spécifiques sont en cours pour le confirmer) un poids beaucoup plus important que ne laisse l’entendre sa part de consommation de la ressource pétrolière. En effet, les conditions du rejet par les aéronefs du CO2 et de la vapeur d’eau de la combustion (l’eau est également un gaz à effet de serre et c’est l’eau qui se condense dans certaines conditions en produisant les traces nébuleuses que nous voyons depuis le sol), altitude des vols, piège thermique dû au profil du gradient thermique dans la zone, font que, d’une part, ces deux gaz contribuent fortement audit effet de serre mais, d’autre part et surtout, le CO2 rejeté par les réacteurs à l’altitude d’une dizaine de kms a très peu de chance de revenir au niveau des forêts et océans pour y être traité par la photosynthèse qu’opèrent algues, planctons et végétaux terrestres…Autrement dit le CO2 et l’eau ont de forte chance de s’accumuler dans cette couche atmosphérique…sans s’attarder sur les oxydes d’azote formés et leur action néfaste sur la couche d’ozone!

Ainsi, on le voit, dans le contexte actuel, l’intérêt supérieur devrait plutôt nous amener à réexaminer (dans l’urgence?) le bien fondé de la convention de Chicago et particulièrement l’encouragement au transport aérien via la détaxation du kérosène…

Nous ne développerons pas autant le cas des transports terrestres et maritimes, les recommandations pour le train, pour les petites voitures et la réduction de la vitesse étant maintenant connues et mieux respectées… Quant à la flotte maritime, des solutions sont envisageables à court terme pour réduire son impact sur la ressource pétrolière et sur l’environnement, d’autant plus envisageable qu’il ne s’agirait pas d’une première: les bateaux n’ont-ils pas d’abord et intelligemment utilisé la force du vent!

Susceptible de modérer l’empreinte anthropique sur la planète

La plus mal récompensée par le considérable « boum » économique qu’a connu le 20 ème siècle est à coup sûr la planète : la planète à laquelle nous devons tout par définition. Notre valeur ajoutée, notre croissance ne sont-elles pas issues de transformations souvent multiples et dramatiquement irréversibles de son patrimoine ! Bien sûr, nous pensons d’abord à l’énergie fossile…et facile (mais néanmoins non renouvelable) et à certains minerais énergétiques (également menacés de rupture de stock à l’horizon d’une centaine d’années!)… et à l’importance capitale qu’ils jouent sur la croissance économique (il y a corrélation quasi parfaite entre évolution du PIB et consommation en énergie).

En retour, nous confions à la planète Terre déchets et autres « poisons » qu’elle supporte mal…. Elle nous le fait savoir un peu plus chaque jour!

A elles seules, ses convulsions mettent notre modèle de croissance en cause. On ne peut continuer! Apprendre dans l’urgence à économiser ce qui reste de ressources naturelles, tenir compte des multiples ruines provoquées par l’impact des rejets sur l’environnement, être capable d’établir de nouveaux indicateurs de richesses pour réorienter nos défis, modifier radicalement le cap… sont devenus des impératifs absolus.

Développements anecdotiques ?

Parmi les dispositions prises récemment à propos de la réduction de l’effet de serre, un marché de droits à polluer (inspiré par théorème de l’économiste Coase(4)) s’est mis en place… S’il est mieux que rien, il ne prône pas l’abstinence! On peut même craindre des effets pervers : par exemple des pays développés préférant négocier les droits de pays pauvres qui, de leur côté, pourraient préférer l’argent facile au développement de leur propre activité économique… On ne doit donc pas s’arrêter là… et d’autres mesures doivent être proposées (taxes CO2 etc…)

Dans le même temps, des « tentatives d’alertes » passent par de nouveaux concepts comme « l’empreinte écologique » dont plusieurs définitions circulent, et qui est destinée à mesurer notre impact sur l'environnement (brièvement, l’empreinte écologique d’une population est la surface de la planète dont cette population dépend compte tenu de ce qu’elle consomme en espaces construits, cultivés, dédiés à la pêche… et en forêts nécessaires au recyclage de ses émissions de gaz carbonique).

Reste l’évaluation des pertes de patrimoine… liées à la montée du niveau des océans, au réchauffement des mers, aux pertes en biodiversité (bouleversement amorcé dans la faune et la flore par exemple dans les océans avec la menace qui pèse sur le plancton….) dérèglement climatique aux conséquences catastrophiques déstabilisant des populations côtières, voire des peuples entiers …

A propos de la diminution du patrimoine « ressources énergétiques non renouvelables », la disparition irréversible des stocks (et si on tient compte du rôle joué par l’or noir sur la croissance) rend quasiment impossible l’estimation de la perte…sauf à établir un comparatif avec les coûts de production des énergies manufacturées de substitution (mais ces substituts n’existent pas toujours, particulièrement quand il s’agit d’énergie pour la transport!). .Aussi, nous préfèrerons ici nous en tenir aux travaux sur les équivalences énergétiques de J. M. Jancovici (5) établissant que, en moyenne, pour satisfaire sa consommation énergétique, chaque Français, en ce début de siècle, devrait disposer de 100 esclaves-énergie travaillant pour lui en permanence… (à multiplier par 2,8 s’il s’agit d’un citoyen US). Et pour en revenir à l’appréciation des « coûts », il reste alors à imaginer que ces esclaves ne soient plus bénévoles -contraints mais rémunérés (au SMIG) et le rapport de coût de production par rapport à celui du pétrole sera également proche de 100! … Et le problème de l’eau !... que nous avons sciemment oublié jusqu’ici. Il s’agit pourtant du problème le plus immédiatement préoccupant puisque déjà vital pour de nombreuses régions! A son propos et en écho à la problématique de l’effet de serre, nous évoquerons seulement ici le risque pris par les promoteurs de la technique de la séquestration souterraine du CO2 …

Le poids de nos choix individuels

Ou bien nos choix individuels soutiennent le modèle de croissance en place ou bien ils favorisent l’émergence d’un nouveau modèle…plus enclin au partage dans l’espace et dans le temps, au respect de l’environnement, à la qualité de vie…

Et le moment est venu d’amorcer l’auto - critique de nos comportements individuels, de faire quelques observations/suggestions à leur propos... Plus particulièrement à destination des adultes…

Revenons alors brièvement sur nos articles consultables sur le Web intitulés « A propos de crédit et de croissance » et « Petite dissertation sur l’inflation » où nous avons voulu montrer à quel point le crédit à la consommation était devenu essentiel au (bon!) fonctionnement du modèle de croissance que nous vivons et pourquoi le « jeu » de l’épargne et du crédit était inflationniste.

Si nous pensons que la croissance doit être réfléchie, globalement raisonnable, si nous pensons que l’inflation est un mal en soi, au service d’une croissance virtuelle et illusoire pour en exacerber les défis, alors en qualité d’épargnant il faut préférer les taux de rémunération de notre argent modérés, très modérés, en tous cas ne pouvant dépasser la croissance réelle, en qualité d’emprunteur, il faut éviter de se manifester s’il n’y a pas nécessité absolue de faire appel au crédit (c’est aussi une bonne façon de faire chuter les taux!), donc accepter des frustrations dans les deux cas. Faire des choix d’autant plus improbables que le contexte publicitaire nous harcèle pour des options extrêmes… Ainsi, il n’est pas si facile d’apporter notre propre contribution à la mise en place d’un modèle de croissance…modérée!

Plus particulièrement à destination des enfants (ils seront de bons messagers pour les parents!)… Economiser l’eau, l’électricité…Ne pas rouler vite ou s’abstenir quand il n’est pas indispensable…de rouler. Dire : « Papa ! Préfère les petites voitures, c’est plus en rapport avec ma taille et çà protège la nature! » Mais un enfant ne sait pas qu’une pomme venue du Chili a brûlé son poids en kérosène pour venir jusqu’à lui et rejeté environ 3 fois son poids de CO2 dans l’atmosphère! Il ne sait pas le coût énergétique et écologique du transport aérien… des fruits et légumes. Alors, lui apprendre à l’école : Non ! Moi non plus… « Je ne mangerai plus de cerises en hiver (6) ! »… Il saura transmettre le message! … Nous terminons avec l’espoir que, malgré tout, nous réussirons à passer le cap…que nous serons capables d’unir nos efforts pour changer notre modèle de croissance avant qu’il ne soit trop tard. La crise actuelle doit nous y aider! En cela, elle aura contribué à éviter d’autres désordres, plus conflictuels…

(1) Egalement allusion à l’interprétation de J. Brel dans « L’Homme de la Mancha »;

(2) Certains de ces articles sont également accessibles sur d’autres sites du Web;

(3) Ce qui signifie aussi qu’un avion consomme 10 fois plus d’énergie sous forme de kérosène qu’un train consomme d’énergie électrique;

(4) Théorème de Coase : « Dans un monde où les coûts de transaction sont nuls, l'allocation des droits de propriété se fera automatiquement de manière optimale, par le jeu des échanges et des marchandages auxquels les agents procèdent, et ceci quelle que soit la répartition initiale de ces droits »;

(5) Expert en énergie (voir site Manicore) ; (6) Titre du récent ouvrage de A. Juppé.

Vous voulez poursuivre la lecture d'autres articles de Remi GUILLET, alors:

  • Le partage du profit est une chose.....Le partage de la valeur ajoutée en est une autre
  • SOLIDARITY DEVELOPMENT BETWEEN SHAREHOLDERS AND WAGES EARNERS TO BRING NEW CHANCES FOR THE EMPLOYMENT*
  • A propos de crédit et de croissance…

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