Hier, j’ai découvert malgré moi une nouvelle technique de drague dont j’ai été doublement victime. Je sais pas ce qu’ils avaient hier, d’ailleurs, ils étaient en forme et j’étais pas habillée de façon suggestive du tout. Alors j’en déduis que cette soudaine envie de me parler venait de l’objet magique que j’avais dans les mains : une grille de sudoku.
Déjà, le matin, ça partait fort. Je m’assois, un mec se pose en face de moi mais je ne fais pas trop attention, plongée dans ma grille. Soudain, je m’aperçois qu’il me parle (j’écoutais de la musique), j’enlève mes écouteurs et déjà, ça part fort : « mademoiselle, votre chemisier est ouvert… ». Non, mon chemisier n’est pas ouvert, il baille juste un peu et effectivement, selon comme je me tiens, on peut apercevoir le nœud de mon soutien gorge. Donc là, je suis déjà super à l’aise genre « le mec en face me mate les nibards », j’adoooooooore. Mais bon, il se dit que le fait que je fasse du sudoku et que j’écoute de la musique fait de moi quelqu’un d’extrêmement disponible et à l’écoute donc il reprend : « Et comment ça marche votre jeu, là ? Vous allez travailler ? » Non, j’adooooooooore me lever tôt pour faire du sudoku dans les transports en attendant qu’on vienne me parler. Bon, je descends à la station suivante, fin de l’histoire.
J’aurais oublié cette petite anecdote si j’avais pas eu droit au retour du coup de la drague sudokesque le soir même. J’attendais le bus pour aller à la piscine (et grâce à ce connard qui ne venait jamais, d’ailleurs, j’ai dû renoncer) quand j’entends qu’on me parle. Ouais, là, je faisais juste que remplir mes grilles, j’avais pas mon naïpod sur les oreilles. « Hé mamzelle, vous faites des maths ? Vous êtes trop belle, vous êtes trop trop belle ! » . Heu merci monsieur aux dents qui m’évoque un piano : une touche blanche jaune, une touche noire. A 20 ans et quelques, c’est hard. Je bredouille un « merci » et replonge dans ma grille mais il continue : « lala, comme vous zetes trop belle ! Et vous sortez du travail ? ». Je marmonne une réponse, commence à haïr la RATP et à me concentrer très fort sur ma grille. Dieu merci, une autre voix plus familière s’adresse à moi : « Hé, je t’avais pas vue ! ». Oh mon N+1 chéri, comme tu me sauves ! Pour un peu je te roulerais une pelle mais a) je roule pas de pelles en public (ça m’émoustille, les pelles), b) je crois pas que sa copine soit du genre partageuse et surtout c) je crois que ça compliquerait nos relations professionnelles.
Du coup, M. du piano m’a foutu la paix. Mais y a quand même un truc qui m’interroge dans cette histoire. Pas qu’on me drague, ça arrive, je suis pas un boudin intergalactique. Mais à priori, si je suis concentrée sur un truc et si j’écoute en plus de la musique, ça ne fait pas de moi quelqu’un de très ouvert à la discussion, il me semble. Et si en plus, après un premier échange, je replonge le nez dans mon truc, ça montre que je ne suis vraiment pas disponible. So what, je suis censée faire quoi de plus ? Les envoyer ouvertement promener ? Mais je ne suis pas une harpie…
En tout cas, je me demandais autrefois si le livre était un argument vente ou non (je pense que oui, j’en reparlerai peut-être). Ben le sudoku, oui, assurément.
Les hommes sont bizarres !