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Le chien des Baskerville
Publié le 04 juin 2009 par SebulonLe chien des Baskerville - Sir Arthur Conan Doyle
Gallimard jeunesse - Collection Chefs d'oeuvre universels - 2002
Illustrations de Nicollet.
Traduction et commentaires de Jean-Pierre Naugrette.
Une fois de plus, la malédiction qui pèse sur la lignée des Baskerville depuis le 18ème siècle a frappé. Depuis que Hugo Baskerville a été égorgé par un molosse d'une taille hors norme, plusieurs membres de la famille sont morts dans des conditions sanglantes et mystérieuses. Cette fois, la victime est Charles Baskerville, retrouvé littéralement mort de peur dans la lande de Dartmoor, près du chateau familial. Près du corps se trouvaient les empreintes d'un chien de chasse gigantesque. Sir Henry Baskerville, dernier héritier du nom, revient d'Amérique et compte sur Sherlock Holmes pour élucider le mystère et lever définitivement la menace.
Voilà donc le célèbre détective embarqué dans une nouvelle énigme. Comme des affaires importantes le retiennent à Londres, il délègue au docteur Watson le soin d'accompagner Sir Henry dans le Devonshire et de lui transmettre régulièrement le compte-rendu de ses observations.
C'est donc principalement par le regard du Dr Watson que nous assistons à cette enquête, que j'ai trouvée très effrayante, par moment ! Les descriptions de la Lande, de ses paysages désolés et de ses pièges cauchemardesques m'ont donné le frisson !
Un exemple (Page 80) :
"C'est le grand bourbier de Grimpen, déclara-t-il. Un faux pas là-dedans et c'est la mort assurée pour l'homme ou l'animal. Pas plus tard qu'hier j'ai vu un des poneys de la lande s'y aventurer. Il n'est jamais ressorti. Pendant un bon moment j'ai aperçu sa tête qui se tortillait au-dessus de la tourbière, avant de finir par se faire engloutir. Même en saison sèche la traversée n'est pas recommandée, mais après ces pluies d'automne l'endroit est comme qui dirait terrifiant. Et pourtant je sais comment m'y repérer pour en atteindre le centre, et en revenir vivant. Mon Dieu, voilà encore l'un de ces malheureux poneys !"
Les différents personnages de cette histoire sont décrits minutieusement, sans indulgence de la part du narrateur, mais sans parti pris d'avance. Ils évoluent dans cette atmosphère glacée et terrifiante, et le lecteur se sent lui-même englué dans les brumes de la lande de Dartmoor. Le dénouement est peu prévisible, mais raconté sans éclat, comme si finalement l'intérêt de l'intrigue reposait davantage sur le déroulement de l'enquête que sur son résultat.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture, surtout dans cette collection des chefs d'oeuvre universels, destinée aux jeunes. Les illustrations et les commentaires sont tout à fait pertinents et d'une aide précieuse à la compréhension du contexte historique et géographique. A mon avis, ce roman est destiné à de bons lecteurs pas trop sensibles, car Conan Doyle s'y montre vraiment maître dans l'art de communiquer la peur et l'angoisse !
D'autres avis : Les rats de biblio et Alvynlarquey.